Ce mercredi 12 juin marque le troisième jour de grève des infirmiers et techniciens de santé victimes du décret exclus du décret n°2.17.535 portant statut particulier du corps interministériel des infirmiers et techniciens de la santé. Dans le cadre de leur mouvement de protestation où ils ont annoncé 5 jours de grève du 10 au 15 juin, cette catégorie de personnel de santé tient ce mercredi 12 juin un sit-in devant leur ministère de tutelle. Explication Le bras de fer que mène le mouvement des infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MITSM) contre le ministère de la Santé semble « interminable » face au « désintérêt total » de la tutelle vis-à-vis de leur dossier revendicatif qui a conduit plus de 200 infirmiers et techniciens de santé à protester devant le ministère ce mercredi 12 juin à Rabat, souligne à Hespress Fr, Fatima-Zahra Biline, infirmière et membre du MITSM. En effet, selon notre interlocutrice, les mouvements de protestation menée par les infirmiers et techniciens de santé victimes du décret n°2.17.535 portant statut particulier du corps interministériel des infirmiers et techniciens de la santé, à savoir le sit-in du 21 mars, le sit-in et marche nationale du 16 avril, les grèves du 14, 15 et 16 mai et aujourd'hui la grève de 5 jours exceptés les urgences et les services de réanimation, « n'a abouti à rien avec le ministère de tutelle ». Le MITSM « a envoyé plusieurs demandes d'audience au département d'Anass Doukkali, mais en vain », tient-elle à rappeler. Des rencontres avec les syndicats les plus représentatifs du secteur ont eu lieu, ce mercredi, « pour absorber la colère des infirmiers et techniciens de santé ». Toutefois, le problème est toujours-là, souligne-t-elle avant d'ajouter que ce qu'il faut « c'est une réelle volonté politique de la part du gouvernement et du ministère de la Santé, qui est inexistante, pour résoudre cette situation de crise entre les deux parties». Fatima-Zahra Biline estime en outre « que les lobbys du secteur de santé ont également leur part de responsabilité dans cette crise qui les arrange quelque part». A cet effet, elle a indiqué à Hespress Fr que le taux de participation pour le premier jour de grève, lundi 10 juin, a atteint les 81% parmi les de 29.000 infirmiers et techniciens de santé, 87 % le deuxième jour et 89 % pour ce mercredi 12 juin qui marque le troisième jour de grève. Pour conclure, notre interlocutrice affirme que « si le département de Anass Doukkali ne répond pas dans les prochains jours à leurs demandes d'audience pour trouver une solution face à leur «souffrance», le MITSM va opter pour l'escalade et annoncera une autre série de protestation. « Nous sommes sortis à la rue pour faire entendre notre voix, pour obtenir nos droits légitimes, et nous ne comptons pas renoncer jusqu'à ce que le ministère de tutelle réponde à nos doléances », a-t-elle conclu. Rappelons que le dossier revendicatif des infirmiers et techniciens de santé exclus du décret n°2.17.535, comporte notamment «l'augmentation de la prime de risque, la création de l'ordre des infirmiers et des techniciens de santé et l'élaboration du référentiel d'emploi et de compétences (REC)». Les manifestants demandent pareillement au département d'Anass Doukkali qu'il y ait «des formations de base et des formations continues adaptées aux besoins réels afin de revoir le rythme d'avancement de l'infirmier, l'augmentation des effectifs en embauchant les lauréats infirmiers pour soulager les effectifs en exercice, l'égalité des chances en matière de promotion professionnelle à l'instar des autres catégories (ingénieurs, pharmaciens, médecins et autres fonctions publiques) et enfin le recours et l'équité pour les victimes du décret n°2-12-535 portant statut particulier du corps interministériel des infirmiers et des techniciens de santé».