Les heures semblent être comptées pour Theresa May, la Première ministre britannique, qui a une fois de plus échoué à faire passer son plan de sortie de l'Union européenne. Alors que débutant les élections européennes au Royaume-uni aujourd'hui, le sort de la cheffe du gouvernement pourrait bien être déjà scellé. Après avoir présenté mercredi sa nouvelle offre de sortie de l'UE, un plan-compromis qu'elle a élaboré après des réunions successives avec l'opposition travailliste de Jeremy Corbyn, la leader des Tories s'est heurtée à une escalade de son propre camp refusant totalement cette nouvelle formule. Décrié par les eurosceptiques Tories, ce plan présenté par la cheffe du gouvernement britannique comme « la dernière chance de mettre en oeuvre le processus du Brexit » a également été critiqué par le Labour, le parti des travaillistes. A cause de ce plan, Theresa May se retrouve encore plus isolée dans son propre camp surtout après la démission d'Andrea Leadsom, l'eurosceptique qui l'avait suivie dans son élan pro-Brexit depuis 2016 mais qui a avoué dans sa lettre de démission publiée sur Twitter « ne plus croire » en la capacité du gouvernement May de mettre en oeuvre le Brexit exprimé par les urnes en 2016. Andrea Leadsom devait présenter le projet de sortie en tant que leader de la Chambre des communes. Jeudi, alors que doit se tenir le scrutin européen au Royaume-Uni, le gouvernement May a annoncé repousser la date de vote de son nouveau projet de loi sur le Brexit alors qu'il était prévu pour début juin. « Nous informerons la chambre sur la publication et l'introduction du projet de loi sur l'accord de retrait après la pause parlementaire », prévue jusqu'au 4 juin, a déclaré le représentant du gouvernement Mark Spencer aux députés. Vendredi, le sort de Theresa May qui a échappé de justesse à une motion de censure en janvier, pourrait ne pas avoir la même chance lors de sa rencontre avec Graham Brady, le président du « comité 1922 », responsable de l'organisation du parti des Tories et qui regroupe tous les députés conservateurs sans portefeuille. Ce même comité s'est déjà réuni pour discuter de la façon de mettre Theresa May sur le banc de touche. A l'issue de sa rencontre avec Graham Brady, la cheffe du gouvernement pourrait démissionner. Mais, le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hun, a affirmé que Theresa May serait toujours en poste pour « accueillir » le président américain, Donald Trump, lors de sa visite prévue du 3 au 5 juin.