Le Maroc n'échappe pas aux écarts entre les droits des enfants instaurés dans le monde et la réalité malheureuse qu'ils vivent au quotidien. Selon l'indice international des droits de l'enfant 2019, réalisé par l'organisation internationale de défense des droits de l'enfant «Kids Rights», en collaboration avec l'Université Erasmus de Rotterdam, l'écart est flagrant même dans les pays développés et la priorité en matière de droits de l'enfant est insuffisante. Selon le dernier rapport de « KidsRights Index 2019« , réalisé sur 181 pays ayant ratifié la convention de l'Organisation des Nations unies relative aux droits de l'enfant, le Maroc est classé à la 75e place (score global 0.75), comparé à l'indice de 2018 où il a été classé à la 82e place. Ce qui montre que le Royaume a réalisé quelques avancées timides en termes de défense des droits de l'enfant. L'indice de «Kids Rights» est un classement annuel qui établit dans quelle mesure les droits des enfants sont respectés dans le monde entier, et en particulier quels efforts ces 181 pays classés déploient pour améliorer les droits des enfants. Le « KidsRights Index » s'articule autour de cinq critères d'évaluation essentielle pour le classement des 181 pays: le droit à la vie, le droit à la santé, le droit à l'éducation, le droit à la protection et le droit à un climat favorable pour les enfants. Pour un score global de 0.75, le Maroc a reçu la note de 0.829 pour le droit à la vie, 0.884 pour le droit à la santé, 0.651 pour le droit à la scolarisation et l'éducation, 0.888 pour le droit à la protection, 0.571 pour le droit à un climat favorable à savoir que le taux de points gagnés est calculé entre 0.01 et 1 point par pays. Pour les pays du Maghreb, le voisin tunisien continu à se démarquer. Il a été classé à la 15e place au « KidsRights Index 2019 », à côté de la Thaïlande, 14e place, en obtenant des résultats relativement bons en termes de droits des enfants, par rapport à leur statut économique. Faible taux de natalité Le rapport de Kid's Rights souligne qu'en termes d'évaluations du Comité des droits de l'enfant dans la mesure de leurs capacités et des ressources disponibles, la Tunisie et la Thaïlande ont été particulièrement efficaces pour créer un environnement favorable aux droits des enfants. Par exemple, de nouvelles lois ont été élaborées pour aligner la législation nationale sur la CDE. La Tunisie a également un faible taux de natalité chez les jeunes adultes. En outre, le constat est frappant pour certains pays économiquement développés en termes de défense des droits de l'enfant. En effet, l'étude démontre que le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande ne respectent pas les principes de base de la Convention relative aux droits de l'enfant qui incluent la non-discrimination et la mise en place d'une infrastructure politique de base pour les droits de l'enfant. Le Royaume-Uni a été classé 170, tandis que la Nouvelle-Zélande 169 sur la liste des 181 pays étudiés. Toujours selon l'étude, le classement inférieur du Royaume-Uni et de la Nouvelle-Zélande est attribué à la discrimination à l'égard des enfants appartenant à des groupes minoritaires tels que les réfugiés ou les migrants. De même que le fait que les opinions des enfants, en particulier des enfants issus de milieux sociaux plus pauvres, ne soient systématiquement pas prises en compte lors de l'élaboration des politiques sur les questions qui les concernent. Pour rappel, l'Islande se classe au premier rang du classement international. Elle est suivie dans le top cinq par le Portugal (2), la Suisse (3), la Finlande (4) et l'Allemagne (5). La Thaïlande (14) et la Tunisie (15) obtiennent également de bons résultats pour les droits des enfants dans le monde. L'Afghanistan (181), la Sierra Leone (180), le Tchad (179), la Guinée équatoriale (178) et la République centrafricaine (177) sont les pays les moins bien classés.