C'est un rapport alarmant que vient de dresser le département de Bassima Hakkaoui sur la violence faite aux femmes au Maroc. En effet, au 21e siècle, les femmes sont toujours violentées que ce soit dans le milieu urbain ou rural. Elles continuent d'être réprimées et mal traitées, que ce soit au travail, dans l'espace public et même dans la vie conjugale. Selon les résultats de l'enquête nationale sur la prévalence de la violence faite aux femmes, effectuée au niveau des 12 régions du Royaume, entre le 2 janvier et le 10 mars 2019, le taux de prévalence de la violence faite aux femmes est de 54,4% au niveau national. Présentée mardi 14 mai par la ministre de la Famille, de la Santé, de l'égalité et du Développement social, Bassima Hakkaoui, l'enquête note que les recherches, réalisées sur un total de 13.543 femmes âgées entre 18 ans et 64 ans, ont démontré que le taux le plus élevé de violence à l'égard des femmes est observé dans le milieu urbain à hauteur de 55,8%, tandis que dans le milieu rural, il est de 51,6%, soulignant ainsi que les tranches d'âge les plus vulnérables sont les femmes âgées de 25 à 29 ans (59,8%). S'agissant de la prévalence de la violence à l'égard des femmes selon le milieu et le contexte, la violence dans un cadre conjugal connait une hausse remarquable. Quelques 54,4% de femmes fiancées et 52,5% de femmes mariées ont été victimes de violence à l'échelle nationale. Tandis que dans l'espace public, 12,4% de femmes âgées de 18 à 64 ans ont été violentées. Le rapport fait savoir également, que les femmes et les filles sont plus violentées dans le milieu rural qu'urbain. En effet, 19,6%, de femmes sont violentés dans le milieu rural contre 16,9% dans le milieu urbain. Mais pas que ! 25,5% d'élèves et d'étudiantes sont exposées à la violence dans le monde rural, face à 21,6% dans le milieu urbain. Au niveau national, 22,3% d'élèves et d'étudiantes sont violentées dans le milieu scolaire. Les femmes divorcées et veuves sont également de la partie. 31.3% dans le milieu urbain contre 30.3% dans le milieu rural. Au niveau national, la violence faite à l'égard des femmes veuves et divorcées et de 30.9%. Il ne faut pas oublier non plus que la violence faite à l'égard des femmes prend différentes formes. Il y a la violence psychique, qui se manifeste chez 49,9% de femmes au niveau national, la violence économique (privation des biens par le marie, discrimination salariale, le contrôle sur le salaire…) touche 16,7% de femmes, la violence physique touche 15,9% tandis que la violence sexuelle touche 14.3% de femmes. Pour la violence électronique (vidéos, SMS, photos.), 13,4% de femmes ont déclaré être victimes de ce type de violence. Le rapport souligne que les jeunes filles sont les plus exposées à cette forme de violence, tandis que le harcèlement sexuel électronique et la cyber violence représentent 71,2%. Le malheur ne s'arrête pas là ! Si 54,4% de femmes ont subi une forme de violence au niveau national, le rapport fait savoir que 32,8% de femmes violentées ont été victimes de plusieurs formes de violences à la fois. 3.2% de femmes âgées de 18 à 64 ans, soit 349.688 de femmes, ont subi plusieurs types de violences. Les mesures prises par les femmes après avoir été exposées à la violence Ce qui aggrave la situation des femmes violentées et les femmes battues, souligne le rapport, sont le fait qu'elles ne balancent pas leur agresseur et se contentent du silence, par peur de la société, de sa famille, … Ce qui se répercute sur son état psychologique, physique, économique et social. Pour les femmes qui ont pris leur courage à deux mains, et se sont dirigées vers l'une des autorités concernées ou institutions la plus proche pour dénoncer les faits, il s'agit de 28.2% de femmes seulement au niveau national, 31,7% dans le milieu urbain contre 20.9% dans le milieu rural. Selon le rapport, 6.6% de femmes ont porté plainte contre leurs agresseurs au niveau national. 7.7% dans le milieu urbain et 4.2% dans le milieu rural. Le but de cette enquête qu'a effectué le département de Bassima Hakkaoui, est de mettre à jour les données sur le phénomène de la violence faite aux femmes au Maroc, à travers la définition du taux de violence au niveau national ainsi que sa prévalence selon le milieu de ses femmes violentées, leurs caractéristiques ainsi que leur statut socio-économique. Le rapport vient pareillement renforcer l'entrée en vigueur de la loi 10.103 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes, publiées le 10 mai au Bulletin officiel, en vue de développer une nouvelle stratégie de lutte contre la violence en se basant sur les nouvelles données, ainsi que l'investissement des résultats de cette enquête nationale, afin d'identifier les besoins en termes d'initiative de lutte contre la violence.