La faim s'est aggravée dans la région du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord (NENA), souligne un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) de 2018. Au Maroc, 1,4 millions de personnes ont été sous-alimentation chronique entre 2015 et 2017 tandis que 52 millions de personnes souffrent de sous-alimentation dans la région NENA. Selon la FAO, cette nouvelle détérioration est pratiquement exclusivement due à l'évolution de la situation dans les cinq pays en conflit. Alors que la prévalence de la sous-alimentation est passée de 23 à 26 % dans les pays en conflit depuis 2011–2013, elle reste stable à environ 5% dans les pays hors conflit. La prévalence de la sous-alimentation dans l'ensemble de la région NENA montre une tendance distincte. Bien qu'elle ait progressivement diminué entre 2004 et 2010 en passant de 5,7% à 4,9%, elle a commencé à augmenter sensiblement après 2011–2013. Mais au Maroc le pourcentage reste inférieur comparé aux voisins de la région avec 4,6% en 2011-2013 pour diminuer encore plus en 2015-2017 jusqu'à atteindre 3,9% . Dans le rapport alarmant de la FAO, le Maroc n'échappe pas à l'insécurité alimentaire grave. Au Royaume, l'insécurité alimentaire a connu une hausse passant de 5,1% de personnes touchés entre 2014-2016, à 5,7% en 2015-2017. Dans la région NENA, 10,9% de personnes ont été touchés par l'insécurité alimentaire grave entre 2014-2016, augmentant ainsi à 11,3% entre 2015-2017. En ce qui concerne la malnutrition, et bien que la prévalence du retard de croissance et de l'émaciation dans les pays du NENA à transformation moyenne soit inférieure à celle des pays à faible transformation rurale, elle est encore élevé ou très élevé selon les normes mondiales, à l'exception du Maroc et de la Palestine. Au Maroc, chez les enfants âgés de 0-5 ans, l'estimation du statut anthropométrique des enfants dans les pays du NENA souligne que 21,1% d'enfants ont un retard de croissance, 8,7% une émaciation (amaigrissement), 11,6% une insuffisance pondérale et 9,1% un surpoids selon une enquête qui date de 2012. Le Maroc reste moins touché de l'insécurité alimentaire Mais les chiffre reste tous de même alarmant au Royaume. Ainsi, 14,9% d'enfants ont un retard de croissance, 2,3% un amaigrissement, 3,1% une insuffisance pondérale et 10,7% souffre de surpoids, selon une enquête qui date de 2011. Quant à la nutrition des mères, des nourrissons et des adultes au Maroc, la prévalence d'anémie chez les femmes en âge de procréer (15 ans-49 ans) a touché 36,9% de femme en 2016, l'allaitement maternel exclusif des nourrissons pendant les premiers six mois et de 27,8% selon une enquête de 2011, tandis que la prévalence d'obésité chez les adultes (hommes et femmes) a atteint 26,1%. Des données contradictoires si on les compare avec le taux d'autosuffisance du pays. En effet, en matière de viande, le Maroc a une autosuffisance de 100%, en fruits et légumes 116%, en oléagineux 98%, céréales 59%, lait 95%, huiles végétales 29% et les sucre édulcorants 28%. Toutefois, le Maroc reste moins touché de l'insécurité alimentaire comparé à ses voisins. Si on prend le voisin Algérien, la prévalence de personnes touchées par une insécurité alimentaire grave est passée de 8,5% à 8,3% entre 2017 et 2017, tandis qu'en Tunisie l'indice est passé de 7,4% à 7,5%. Pour rappel, le Sommet mondial de l'alimentation de 1996 a défini la sécurité alimentaire comme «l'accès pour tous les individus à tout moment à des aliments sains et nutritifs suffisants afin de maintenir une vie saine et active». Le concept est généralement analysé en termes de disponibilité de nourriture, d'accès économique, de contenu nutritionnel des aliments et de la stabilité de la disponibilité et de l'accès (FAO, 2008). L'approvisionnement alimentaire disponible est plus qu'adéquat dans tous les pays du NENA, à l'exception du Yémen, et se maintient du moins depuis 1999–2001. 11 % de la population de la région est sous-alimentée Du côté de la FAO, l'Agenda 2030, «Transformer notre monde», est une tâche beaucoup plus ambitieuse qui peut être réalisé, comme d'habitude, par le biais des affaires. La transformation nécessite des ajustements des politiques capables de s'attaquer aux causes profondes des problèmes économiques, politiques et environnementaux et la réévaluation des notions désuètes de la sécurité alimentaire. La FAO poursuit dans son rapport que le type de changement transformationnel nécessaire pour atteindre l'objectif de développement durable 2 ne découlera pas des politiques de sécurité alimentaire actuellement en place dans la région NENA. La réalisation de l'objectif de développement durable 2 nécessitera plutôt des ajustements des politiques pour mieux éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire et éradiquer toutes les formes de malnutrition. Les estimations, mises à jour dans le rapport de la FAO, indiquent que la situation de la sécurité alimentaire dans la région continue de se dégrader depuis 2011–2013. Au Proche-Orient et en Afrique du Nord, 11 % de la population de la région, soit 52 millions d'individus, est sous-alimentée. Les conclusions du rapport ont montré que l'impossibilité de réduire la faim dans la région est étroitement liée à la multiplication des conflits et de la violence dans plusieurs zones de la région, comme le soulignait également l'édition de l'année dernière. Alors que la prévalence de la sous-alimentation est passée de 23% à 26 % dans les pays en conflit depuis 2011–2013, elle est restée stable à environ 5 % dans les pays non en conflit. Le rapport de cette année explore davantage la relation entre insécurité alimentaire, croissance économique et transformation rurale. Il dévoile que la croissance économique dans la région du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord (NENA) a été lente par rapport à d'autres régions et suggère que la transformation rurale peut améliorer les taux de croissance et créer des emplois décents en renforçant les liens entre zones rurales et urbaines, en améliorant la productivité agricole et en développant l'économie rurale non agricole.