Bonne nouvelle pour le Maroc en matière d'insécurité alimentaire ! L'Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO) vient de publier son rapport 2015 et annonce que le royaume chérifien a atteint les objectifs internationaux de réduction de la faim. Détails. Le Maroc a atteint les objectifs internationaux de réduction de la faim de l'Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO), a-t-elle indiqué dans son rapport 2015 publié ce mercredi et intitulé «L'Etat de l'insécurité alimentaire dans le monde». En effet, le royaume chérifien – tout comme les autres Etats membres de l'ONU – avait pris deux engagements allant dans le même sens. Le premier a été acté au Sommet mondial de l'alimentation (SMA), tenu à Rome en 1996, lors duquel 182 gouvernements se sont engagés à «éradiquer la faim dans tous les pays, avec pour objectif immédiat de réduire de moitié le nombre des personnes sous-alimentées d'ici 2015 au plus tard». Le second a, quant à lui, été acté lors de la formulation du premier objectif du Millénaire pour le développement (OMD 1) en 2000 par les Etats membres de l'ONU. L'une des cibles consiste à «réduire de moitié, d'ici à 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim». Le Maroc y est donc arrivé, tout comme une bonne partie de ses voisins d'Afrique du Nord. La subvention des produits alimentaires de base, une clé Globalement en effet, «la région a enregistré des niveaux de prévalence de la sous-alimentation inférieurs à 5%», relève le rapport, soulignant qu'en fonction de la population de chaque pays, ce pourcentage peut toujours sembler plus ou moins important. «Dans des pays comme l'Algérie, l'Egypte, le Maroc et la Tunisie, un pourcentage de cinq pour cent de la population équivaut à un nombre considérable de personnes, mais le fait que la prévalence de la sous-alimentation soit généralement faible indique que, sur la base des tendances actuelles, la région est presque parvenue à éliminer l'insécurité alimentaire grave», expliquent les auteurs du document. De plus, le retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans a reculé eu cours de ces quinze dernières années, passant de 9,5% en 2000 à 4,8% en 2015. La FAO estime que «l'élément centrale» expliquant la réussite des pays nord-africain reste la subvention sur les produits alimentaires. Cela «a permis de maîtriser la hausse des prix des produits alimentaires de base même lorsque les prix mondiaux se sont envolés», arguent les auteurs du rapport, faisant quelque peu chanceler les multiples recommandations de suppression des subventions aux produits de base recommandées notamment au Maroc par les instances financières internationales. Le surpoids et l'obésité à surveiller de près Toutefois d'après le rapport, l'effet pervers cette politique a été, entre autres, l'«augmentation de la prévalence du surpoids et de l'obésité». «L'accent mis sur l'apport en calories a relégué les problèmes relatifs à la qualité des aliments au second plan et a fait apparaître d'autres formes de malnutrition […] et de maladies non transmissibles», explique la FAO. L'un des défis du Maroc et ses voisins nord-africains va donc être l'amélioration de la qualité de l'alimentation de leurs citoyens pour lutter contre l'obésité. Selon les résultats de l'enquête nationale réalisée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) den 2011, 18% de la population est touchée par ce fléau. Une situation qui coûterait environ 24 milliards de dirhams chaque année à l'Etat, soit 2,8% du PIB, selon une étude du cabinet Mc Kinsey parue en novembre 2014. C'est dire l'importance de la tâche du royaume qui a fait de la lutte contre, l'obésité l'un de ses chevaux de bataille dans le cadre de la stratégie sectorielle du ministère de la Santé étalé sur la période 2012-2016.