Avec l'adoption de l'Agenda de développement durable pour 2030, le monde est résolument tourné vers la réalisation de l'objectif Faim Zéro. C'est ce qu'indique, en tout cas, l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) dans un document, fraîchement publié, intitulé : « Le chemin vers l'objectif Faim Zéro est semé d'embûches mais aussi d'opportunités ». Dans ce sillage, la FAO évoque quelques données sur le système alimentaire, l'agriculture et le développement rural dans le monde. 75% des personnes pauvres et victimes d'insécurité alimentaire dépendent de l'agriculture et des ressources naturelles pour vivre, souligne l'agence spécialisée de l'ONU. Aussi, les fermes familiales produisent environ 80% de la nourriture du monde. Pour la sécurité alimentaire mondiale, il est donc essentiel de soutenir les agriculteurs familiaux. Par ailleurs, prés de 800 millions de personnes dans le monde sont sous-alimentées – soit environ 1 individu sur 9. La FAO note, par ailleurs, que la prévalence de la sous-alimentation, dans les régions en développement, est tombée à 12,9% de la population, contre 23,3% il y a 25 ans. Elle affirme, en outre, qu'une majorité de pays – 73 sur 129 – ont atteint la cible de la faim des OMD consistant à réduire de moitié d'ici 2015 le pourcentage de leur population souffrant de faim chronique. Sur ces 73 pays, 29 ont également atteint l'objectif plus rigoureux de réduction de la moitié du nombre de personnes souffrant de la faim, comme stipulé par le Sommet mondial de l'alimentation. Et toujours sur ces 73 pays, une douzaine a maintenu les taux de la faim en dessous de 5% depuis au moins 1990. 216 millions de personnes libérées de la faim depuis 1990 Dans les régions en développement, la prévalence de la sous-alimentation est tombée à 12,9% de la population, contre 23,3% il y a 25 ans. Ces tendances indiquent que 216 millions de personnes ont été libérées de la faim depuis 1990. Autres élément importants soulevés par la FAO : la production vivrière mondiale devra augmenter de 60% d'ici à 2030 pour nourrir une population de plus en plus nombreuse. De même, pour éliminer la faim de la surface de la terre d'ici 2030, il faudra 267 autres milliards de dollars par an à investir dans les zones rurales et urbaines et dans la protection sociale, sachant que chaque année, 1,3 milliard de tonnes d'aliments sont perdus ou gaspillés dans le monde, voire dans certains pays, jusqu'à 35% de la nourriture disponible. Seulement pour l'Afrique subsaharienne, la production vivrière nette est d'environ 230 millions de tonnes par an. La FAO n'a pas manqué de souligner, d'autre part, que le coût mondial du gaspillage alimentaire est estimé à environ 2 600 milliards de dollars par an, dont 700 milliards de coûts environnementaux et 900 milliards de coûts sociaux. En ce sens, elle fait savoir que 33% des ressources en sols de la planète sont considérées comme dégradées, et les puits de carbone dans l'agriculture, la foresterie et les autres utilisations des terres piègent 2 milliards de tonnes d'équivalent CO2. Dans le même ordre d'idées, la FAO affirme que, sur les 10 milliards de tonnes d'émissions de gaz à effet de serre (équivalent CO2) imputables à l'agriculture chaque année, 40% sont dues à la fermentation entérique du bétail. Dans les pays en développement, un quart de l'impact négatif des catastrophes liées au climat se répercute sur le secteur agricole, ajoute-t-on. Pour ce qui est de la sécheresse, la FAO déclare que plus de 80% des dégâts et pertes concernent l'agriculture - les cultures comme l'élevage. L'utilisation efficace de l'eau, l'application réduite de pesticides et une meilleure santé des sols peuvent améliorer les rendements agricoles de 79% en moyenne, recommande la FAO.