Les transporteurs marocains de poids lourds sont en colère et ne le cachent pas. Pour montrer leur mécontentement face au « désintérêt » de leur ministère de tutelle, ils ont décidé, hier lundi 6 mai, de se mettre en grève en stationnant leurs camions aux abords de l'autoroute à l'entrée de Rabat, non loin du complexe Moulay Abdellah. Ce mouvement de protestation ralentissait énormément le trafic routier et occasionnait un énorme bouchon sur plusieurs kilomètres, participant ainsi à l'exaspération des automobilistes. Le nœud du problème évoqué par les camionneurs serait le refus par le ministère de l'Equipement, du Transport, de la logistique et de l'eau, de mettre en œuvre le contenu du procès-verbal qui avait découlé d'une première réunion avec ces derniers. Dans ce sens, le syndicat des transporteurs et des professionnels du transport routier a appelé le ministère de tutelle à définir le seuil de tonnage pour les camions en général, et en particulier ceux des carrières et des réservoirs de sable, tout en obligeant leurs propriétaires à se conformer aux exigences du cahier de charge. Le syndicat a également demandé au ministère de renforcer le contrôle des matériaux de construction qui envahissent les marchés en ce moment et dont la source et la marque sont inconnues, ce qui pousse les professionnelles du secteur à souffrir encore plus. Dans une déclaration à Hespress, un chauffeur de camion, impacté par ce problème de sur-tonnage, a appelé les autorités à prendre les mesures nécessaires dans ce sens, puisque le chauffeur du camion est pris d'assaut par la réalité du marché quand il est obligé à transporter plus, mais il se trouve face à une amende qui peut aller jusqu'à 20.000 DH. Le même chauffeur a expliqué à Hespress que le gouvernement n'a pas pu imposer ces procédures aux responsables de trafic, tandis qu'on a imposé aux camionneurs des solutions abominables, soulignant que les propriétaires des camions et les chauffeurs refusent le sur-tonnage, puisqu'il endommage les routes et menace la vie des chauffeurs. Les camionneurs demandent à leur ministère de tutelle et au gouvernement, de revoir la loi 16.99 qui régit le secteur et « que les chauffeurs de camion pensaient qu'elle était en leur faveur », ce qui « n'est pas le cas », poursuit le chauffeur à Hespress. Ce qui a poussé les chauffeurs à augmenter le tonnage pour compenser les pertes.