Le nouveau wali de la capitale économique a lancé un ultimatum aux camionneurs aux abords du port de la ville. Ils devront utiliser une autre aire de stationnement avant le 30 septembre. Mais, il est peu probable en si peu de temps de résoudre ce problème. Ce nest pas dans la joie que les camionneurs du port de Casablanca ont accueilli lultimatum lancé par le wali de Casablanca, Mohamed Kabbaj. Il a invité les camionneurs qui stationnent aux abords du port et qui assurent le transport des marchandises dans lenceinte portuaire, à libérer les lieux avant le 30 septembre. La missive de Kabbaj est on ne peut plus claire : aucune présence de ces transporteurs «qui engorgent les abords du port» ne sera tolérée au-delà de cette date. Mais voilà, les camionneurs sont très nombreux et trouver un parking à proximité du port qui les accueille tous relève de limpossible, sans laide de la Wilaya elle-même. Sur place, le travail des camionneurs continue comme si de rien nétait. Le chauffeur dun de ces camions que nous avons abordé nest même pas au courant de cet ultimatum. Il ne se sent aucunement concerné. « Cest au propriétaire du camion de trouver une solution avec les autorités. Mon rôle est de conduire la marchandise à bon port», nous explique-t-il. Linformation ne semble pas bien circuler dans les rangs des chauffeurs, cependant, on nous apprend que les propriétaires des camions et des chariots élévateurs sont réunis en associations et certains sont affiliés à la Fédération générale du transport routier et portuaire. On se rappelle encore la perturbation de lactivité le 10 mai 2005 au port de commerce de Casablanca à cause des transporteurs routiers qui ont cessé de charger les conteneurs débarqués à quai. Ils avaient observé une grève contre la nouvelle réglementation destinée à lutter contre la surcharge de leurs véhicules. La fédération avait à lépoque tenu tête au ministère de tutelle et avait obtenu des concessions. Même si ce secteur dactivité nest pas tout à fait organisé, limpact de ce précédent montre la cohésion des camionneurs, mais aussi les lourdes conséquences économiques sils venaient à faire grève. Selon un employeur dune société de transport portuaire, des négociations seraient en cours pour trouver une issue à cette situation. Une information que nous navons pas pu vérifier auprès de ladite fédération demeurée injoignable. Selon le même employeur, «il est dans lintérêt des camionneurs davoir un parking propre à eux qui permettra certainement dorganiser lactivité. Certes, il est plus pratique pour nous dêtre à proximité du port, mais sans le concours de la Wilaya, je ne vois pas comment on va faire pour trouver un parking proche du port en si peu de temps». Il ajoute que les camionneurs ne lâcheront pas prise facilement quitte à observer une grève. Jusquà présent, les camionneurs mènent leur train de vie en attendant une issue qui évitera de mettre en péril leur gagne-pain. Mais, si à partir doctobre, aucun camion ne sera toléré près du port, les personnes devant se rendre sur les quais devront porter un badge. Ce qui pose un autre problème, social cette fois-ci, aux propriétaires de camions. Puisque nombreux sont les camionneurs qui opèrent dans linformel. Or, lobtention dun badge implique que les gens qui accèderont au port doivent impérativement prouver un lien avec les camionneurs, notamment en présentant une attestation de la CNSS. Notre chauffeur se sent subitement impliqué par cette nouvelle disposition, mais il affirme maladroitement travailler de manière formelle et détenir tous les documents nécessaires de son employeur. Cette fois-ci les camionneurs devront trouver la solution tous seuls puisque la Wilaya ne fera aucune dérogation à ce point sensible qui sinscrit dans le cadre du nouveau système de sécurité du port. Ce système sur lequel travaille une commission composée des autorités du port, de la Wilaya, de la Douane, de la gendarmerie et de la police, devrait entrer en vigueur avant la fin de lannée afin de mettre fin aux dérapages sécuritaires survenus aux abords mais également à lintérieur du port.