En colère, les professionnels du transport routier international du Maroc, avaient appelé le 10 octobre, à la tenue d'une grève de 48h les 14 et 15 octobre en raison de « l'absence totale du ministère de tutelle » et « l'anarchie » qui règne dans le secteur. Ce débrayage a finalement été annulé suite à une 'entente » avec le ministère. La décision d'annulation est intervenue à l'issue d'une réunion avec le ministre de l'équipement, du transport, de la logistique et de l'eau, Abdelkader Amara, samedi 12 octobre à Rabat, durant laquelle les professionnels du transport routier international du Maroc, ont fait part au ministre des problèmes qui gangrènent leurs activités. En effet, comme consigné dans le PV de ladite réunion, dont Hespress Fr détient une copie, les professionnels du transport routier international du Maroc ont exposé à Abdelkader Amara les contraintes auxquelles ils font face, à savoir « la hausse du prix du gasoil et ses répercussions négatives sur la compétitivité des entreprises du transport, la problématique du sur-tonnage ainsi que les conditions d'accès à la profession ». « Après l'annonce de la grève par 12 associations et syndicats et après l'intervention du ministère de l'Intérieur, du Wali de Casablanca et autres intervenants, il y a eu une rencontre hier avec le ministre de l'équipement et du transport, Abdelkader Amara, durant laquelle nous avons conclu une entente qui porte premièrement sur le dahir de 1974 qui définit le blocage du véhicule en cas de possession de produits illicites à bord des camions de transport routier (drogue, contrebande) », indique à Hespress Fr Abdelaghani Berrada, Président de la confédération générale des entreprises de transports du Maroc (CGETM). Notre interlocuteur nous a fourni, à ce propos, de plus amples explications: « Il y a eu du changement, autrement dit si le transporteur n'est pas impliqué, il peut automatiquement récupérer son camion. Tant que la marchandise ne se trouve pas +à l'intérieur+ du camion ou de la remorque, si la marchandise illicite se trouve à l'extérieur du véhicule, par exemple un conteneur, il ne dépend pas du transporteur mais du chargeur. C'est lui qui doit être puni ». Et d'ajouter: « le problème qui se pose pour nous est que si la marchandise se trouve à l'intérieur du camion ou sous la remorque, cela veut dire que le chauffeur est impliqué dans cette affaire et cela nécessite une enquête. C'est un point très important pour nous puisque dans la majorité des cas, les transporteurs ne sont pas impliqués et le camison reste bloqué pendant des années jusqu'à clôture de l'enquête ». En ce qui concerne la deuxième revendication de cette catégorie de professionnels du transport, qui est l'accès à la profession, Berrada fait savoir à Hespress Fr que ce point sera revu à partir du début de l'année 2020. «Il y aura un redressement de tous les codes qui ne fonctionnent pas. Il y a des individus qui ont des codes (qui donnent la possibilité d'exercer la profession de transporteur) mais qui n'exercent pas. Ces individus travaillent en tant que commissionnaire alors qu'ils n'ont pas le droit d'avoir ce code, mais plutôt un code commissionnaire. Les gens qui ont ce code ne transportent pas, ils soumissionnent. Normalement la loi de 99, elle, parle des deux volets, ceux qui veulent exercer le transport doivent avoir un véhicule, et ceux qui veulent travailler en tant que soumissionnaire ou commissionnaire doivent avoir les codes spécifiques, parce que la TVA n'est pas la même. La TVA pour ceux qui travaillent dans le transport est facturé à 14% et pour ceux qui commissionnent ou soumissionnent le transport, elle est facturée à 20% », détaille-t-il. Pour la problématique du sur-tonnage, notre interlocuteur nous indique que ce dernier « sera contrôlé à partir de la semaine prochaine comme promis par le ministère, avec le respect du tonnage, assorti d'une tolérance de 10% » ». Et enfin pour le prix du Gasoil, « il y a une entente entre le ministère de l'équipement et du transport et le ministère de la finance qui n'est pas encore finalisée mais d'après Amara, elle est très positive. Elle n'a pas été finalisée en raison du remaniement ministériel, elle le sera donc prochainement » nous indique Berrada. Il relève toutefois, que dans le cas où la tutelle ne tient pas ses promesses, les professionnels du secteur seront obligés de revenir à la charge « puisque le secteur passe par des graves difficultés financières, reste tout de même +optimiste+« . Outre cette entente conclue avec Amara, une autre réunion devrait avoir lieu « le plutôt possible » sous la supervision du secrétaire général du ministère de l'équipement et du transport pour délibérer « sur les conditions d'accès à la profession, la mise en œuvre de la décision portant sur les fiches d'embarquement à partir de janvier 2020 ainsi que le renforcement du contrôle de la surcharge ».