La flambée des prix du gasoil continue de révolter les automobilistes, mais aussi et surtout les professionnels du secteur du transport national et international. Ces derniers, déjà frappés par les répercussions des restrictions liées au Covid-19, ont vu leurs charges grimper à cause de cette flambée des prix du gasoil en plus des frais liés à la logistique. Une assemblée générale est prévue le 7 novembre prochain pour examiner l'option d'une grève nationale. Le point. Les marchandises et produits que nous trouvons dans les magasins, supermarchés et chez l'épicier du coin, n'auraient jamais été là sans les services des professionnels du transport qui se chargent de livrer les marchandises dans les quatre coins du Maroc, mais aussi à l'international. Cela dit, les problèmes que connaît le secteur restent de taille. Aujourd'hui, et après deux grèves marquantes en 2018 et 2019, les professionnels du secteur du transport national et international se préparent pour une énième grève. En cause, les promesses non tenues de leur tutelle, qui n'est autre que le ministère de l'Equipement, du Transport et de la Logistique et de l'eau, chapeauté aujourd'hui par l'Istiqlalien, Nizar Baraka et qui était auparavant dirigé par le PJDiste, Abdelakder Amara. Après les grèves de 2018 et 2019, le ministère de l'Equipement, géré à l'époque par Amara, s'était engagé dans un PV signé avec les grévistes, à régler quatre points essentiels, à savoir le renouvellement du parc, le gasoil professionnel (vente du gasoil aux professionnels du secteur du transport routier à un tarif préférentiel vu la nature de leur travail), la carte professionnelle des chauffeurs, et une formation continue et accélérée, à la charge du ministère, au profit des chauffeurs ayant déjà une formation professionnelle. L'enveloppe budgétaire allouée à la mise en oeuvre de ces accords s'élevait à 3 millions de dirhams, nous avait révélé en 2020, Abdelaghani Berrada, Président de la confédération générale des entreprises de transport du Maroc (CGETM). Plus de trois ans après, les promesses avancées par le ministère de tutelle n'ont jamais vu le jour, raison pour laquelle les professionnels du secteur du transport sont à court de patience. « La majorité, si ce n'est la totalité, des professionnels du secteur sont pour la grève. Une assemblée générale regroupant tous les professionnels du transport est donc prévue le 7 novembre 2021 pour décider de la gestion de cette crise et s'arrêter sur la date de la grève nationale, si grève il y a« , nous indique Abdelaghani Berrada. La goûte qui a fait déborder le vase, nous confie ce professionnel du transport international, n'est autre que la dernière (et rapide) augmentation observée dans le prix du gasoil, qui a considérablement augmenté les charges des professionnels. Le Gasoil coûte très cher, surtout pour les professionnels qui le considèrent comme « une matière première pour la survie de l'activité« , précise Abdelghani Berrada. Si l'Etat justifie cette augmentation du prix du gasoil par une hausse du cours de pétrole au niveau mondial, les professionnels du transport et logistique ne l'entendent pas de cette oreille. Ils s'interrogent pourquoi d'autres catégories (professionnels de la pêche et de l'agriculture) bénéficient du gasoil professionnel et pas eux. « Malgré ces augmentations mondiales, nous sommes tenus aux taxes que nous payons au quotidien comme la TIC, qui est très coûteuses et qui comprend à elle seule, presque 18 impôts. Sachant que nous ne sommes pas des simples automobilistes ou consommateurs ordinaires de gasoil, mais des prestataires de services. Nous transportons les marchandises des clients d'une destination vers une autre. Nous estimons donc qu'il faut exonérer les transporteurs de la TIC« , plaide Berrada. Des revendications qui ont été soulevées à maintes reprises auprès du gouvernement, mais sans aucun retour positif, nous confie notre interlocuteur. Aujourd'hui, et avec la crise économique engendrée par la pandémie du coronavirus, qui a impacté les professionnels du transport routier suite à la baisse de l'activité économique de manière générale, notamment l'import/export, ils demandent à leur tutelle de » tenir ses promesses et reprendre les discussions » .