Trois centrales syndicales ont signé le nouvel accord social avec le gouvernement et la CGEM, le 25 avril, qui comprend notamment une augmentation des salaires des fonctionnaires du secteur public, selon l'échelle, à hauteur de 500 dirhams net, à l'exception de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), qui a boycotté la cérémonie de signature de l'accord protestant ainsi contre le gouvernement « qui n'a pas honoré ses engagements de l'accord social signé le 26 avril 2011« . Dans une conférence de presse tenue ce mardi 30 avril, le syndicat s'est expliqué sur sa décision. Les détails. Le gouvernement, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) ainsi que trois syndicats, à savoir l'Union Marocaine du Travail (UMT), l'Union Générale des Travailleurs (UGTM), l'Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM), ont signé un nouvel accord social le 25 avril dernier. L'accord social tripartite s'étale sur trois ans (2019-2021). Il comprend plusieurs mesures, dont essentiellement le renforcement de la protection sociale, l'amélioration des libertés syndicales, l'institutionnalisation du dialogue, l'amélioration du pouvoir d'achat des fonctionnaires, et salariés en général à travers une hausse des salaires des fonctionnaires du secteur public (administrations, collectivités territoriales, organismes publics). Les fonctionnaires aux échelles 6,7,8 et 9 et les grades de 1 à 5 de l'échelle 10 ou équivalent, verront leur salaire augmenté de 500 dirhams net. 200 dirhams à partir du 1er mai 2019, 200 le 1er janvier 2020 et 100 dhs le 1er janvier 2020. Pour les fonctionnaires du grade 6 de l'échelle 10 et plus bénéficieront d'une augmentation de 400 dirhams net, elle aussi versés sur trois tranches et périodes que ceux cités en haut. Les allocations familiales verront également une augmentation de 100 dirhams pour chaque enfant, dans la limite de trois enfants. Elle sera versée à partir du 1er juillet 2019. L'accord social tripartite, envisage également la création d'un nouveau grade de promotion pour les fonctionnaires dont le parcours de promotion s'achève au niveau de l'échelle 8 et 9 ainsi que l'amélioration des conditions de promotion des enseignants du primaire, du personnel détaché des ministères de l'Economie et de l'administration ainsi que d'autres mesures. Les salariés du secteur privé ont, eux aussi, eu droit à leur part du gâteau. En effet, l'accord prévoit une hausse du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 10% dans le secteur du commerce et des services dans le secteur privé, le secteur agricole et l'industrie. L'augmentation se fera sur deux ans avec 5% à partir de juillet 2019 et 5% en juillet 2020, ainsi qu'une augmentation d'allocation familiale de 100 DH pour chaque enfant à la limite de trois enfants qui sera versée à partir du 1er juillet 2019. La CDT dit NON au nouvel accord social d'El Otmani La CDT a, de son côté, boycotté la cérémonie de signature de l'accord social, du 25 avril, pour plusieurs raisons. La première est que «le gouvernement n'a pas honoré ses engagements de répondre aux revendications de la CDT» notifiées dans l'accord signé en 2011. Le syndicat considère que « le gouvernement n'a pas retenu les doléances de la CDT », souligne un membre du conseil national de la Centrale. « Dans le contexte actuel, comment pouvons-nous signer un second accord social, alors que celui signé avec le gouvernement le 26 avril 2011 n'a pas été honoré dans sa grande majorité? », s'est interrogé notre interlocuteur. L'autre raison concerne les principales revendications de la CDT, discutées avec le chef gouvernement et le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit, lors de la réunion du 24 avril, et déclinées dans l'accord du 26 avril 2019 à savoir la révision à la baisse de la taxe sur le revenu (l'IR), l'exonération de l'impôt sur les pensions des retraités, la révision de la loi sur les grèves et l'embauche par contrat. En gros, « l'application de ce qui reste de l'accord signé il y a 8 ans, le 26 avril 2011. Voici pourquoi la CDT refuse de signer l'accord du 25 avril », conclut notre source. Dans ce sens, la CDT avance que le gouvernement « ne fait que suivre les recommandations de la banque mondiale, en détruisant le pouvoir d'achat du citoyen marocain ». La CDT n'a pas manqué de rappeler la répression que subissent les militants pour les droits de l'homme, les droits sociaux et les libertés d'expression ainsi que les militants syndicaux, tel que Abdelhak Hissine, parlementaire qui a été poursuivi pour «divulgation du secret professionnel et participation dans la publication d'informations ayant trait à la commission d'enquête», aux côtés de quatre journalistes dans « l'affaire de la commission d'enquête de la Caisse Marocaine de Retraite(CMR) », où ces derniers ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis et 10.000 dhs d'amende chacun.