Les dirigeants européens se réunissent mercredi 10 avril lors d'un sommet européen extraordinaire pour statuer sur une demande de report de la date de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne. Après une visite express de la Première ministre britannique Theresa May à Berlin et à Paris la veille, pour y rencontrer la chancelière allemande, Angela Merkel, puis le président français, Emmanuel Macron, le sommet européen des 27 doit discuter de la durée accordée au Royaume-Uni pour organiser une sortie ordonnée. Mercredi, Theresa May est arrivée au sommet européen décidée à ne pas dépasser une certaine durée, elle a déclaré en ce sens qu'elle souhaitait une sortie « le plus tôt possible ». « Je veux que nous puissions partir d'une façon ordonnée et sans heurt le plus tôt possible », a déclaré la cheffe du gouvernement britannique, ajoutant que toute extension accordée par l'UE devait pouvoir permettre au Royaume-Uni de partir « au moment où nous ratifions le traité de retrait », a-t-elle dit. Si Angela Merkel s'est dite mardi être favorable pour une sortie effective d'ici début 2020, selon un participant au congrès du CDU le parti d'Angela Merkel, la France, quant à elle, a jugé que le délai d'un an est déjà « trop long ». Pour autant, Paris ne se dit pas « fermée à construire une autre solution » que la sortie sans accord. Angela Merkel a laissé entendre d'un délai conséquent, plus important que le 30 juin, celui demandé initialement par Theresa May. « Je suis d'opinion (…) que nous devons laisser un délai raisonnable » aux partis politiques britanniques pour trouver un accord de sortie, il est donc « fort possible que (le délai accordé par l'UE) soit plus long que celui demandé par la Première ministre britannique », a-t-elle déclaré devant les députés allemands. De son côté, le président du Conseil européen Donald Tusk a parlé d'un report du Brexit ne pouvant excéder un an « maximum » dans une lettre adressée aux dirigeants des 27 Etats de l'Union européenne. Selon lui, il y a « peu de raison de croire » que la Chambre des communes puisse ratifier l'accord de sortie conclu avec Bruxelles d'ici le 30 juin.