Le Royaume-Uni entre dans une semaine importante qui va sans doute marquer un tournant dans le Brexit. Après de longs mois d'attente et des revirements de situation de dernière minute, cette semaine Londres sera fixée sur sa nouvelle demande de report de sortie de l'Union Européenne. Depuis 2016, le Brexit déchaîne les passions, entre l'aile dure des Brexitteurs, la molle et ceux qui réclament son annulation, les citoyens du Royaume-Uni sont pour le moins qu'on puisse dire, divisés. Cette division se traduit d'ailleurs à la Chambre des communes, au sein même du gouvernement de Theresa May et à peu près à tous les niveaux de décision. Après avoir obtenu un report au 12 avril au lieu du 29 mars prévu initialement, la cheffe du gouvernement britannique tentera d'obtenir un nouveau report jusqu'au 30 juin. Cherchant à trouver un consensus avec les différents députés britanniques, la Première ministre est même allée demander conseil auprès de Jeremy Corbyn, le leader du parti travailliste et son plus grand détracteur. Après que ces trois tentatives de faire passer son accord conclu avec l'Union européenne (conclu initialement vers la fin de novembre) ont été vaines, Theresa May a encaissé des échecs monumentaux; mais s'accroche à vouloir mener à bien sa dernière mission en tant que chef du gouvernement. Les relations commerciales futures Mardi, Theresa May doit rencontrer deux poids lourds européens afin de les convaincre du bien fondé de sa démarche. Elle rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel ainsi que le président français Emmanuel Macron, un jour seulement avant le sommet européen extraordinaire durant lequel les dirigeants européens doivent répondre à la requête d'extension de l'article 50 du Traité de Lisbonne qui régit la sortie d'un Etat membre de l'UE. Conciliants avec leur voisin britannique, les 27 pays membres de l'Union européenne ainsi que le président de la Commission européenne et le président du Conseil européen, ont tenté tant bien que mal de répondre aux nombreuses exigences du côté Londonien. Cela, en vue d'organiser la sortie la moins conséquente sur le niveau économique européen. Mais, Bruxelles s'est heurtée à l'indécision britannique qui n'arrive toujours pas à accorder ses violons, si bien que l'idée d'un Brexit sans accord est devenue une option très probable. Alors que les dirigeants européens ont conditionné l'octroi d'un nouvelle échéance pour la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne à la présentation d'un plan « crédible », Theresa May n'a pas pu répondre positivement à leur demande. Mercredi, s'il acceptent la demande de la cheffe du gouvernement britannique, les dirigeants européens devraient annoncer une nouvelle date butoir pour le prochain Brexit. D'ici là, les questions des relations commerciales futures entre l'UE et Londres doivent être scellées.