Les Algériens ne comptent pas baisser les bras en ce 7ème vendredi de contestation populaire contre le système. Démarrée le 22 février suite à l'annonce de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un 5ème mandat après vingt ans au pouvoir, la contestation est montée crescendo jusqu'à obtenir la démission de celui qui a gouverné l'Algérie depuis 1999. « Ici c'est le peuple », « le peuple s'engage, le système dégage », ont scandé les milliers de manifestants à travers le pays. Alors que la première des revendications des Algériens a été obtenue (la démission d'Abdelaziz Boutelfika, forcée par l'armée), le pouvoir pensait que les rues resteraient désertes en ce vendredi, premier de l'après-Bouteflika. Mais le peuple ne souhaite pas en rester là. Il souhaite que des têtes tombent et que la transition soit faite de manière démocratique et libre, sans intervention des appareils de l'Etat et sans les figures du système. Live: ?? Algérie الجزائر 05 Avril: Bejaia: une gigantesque marche sillonnent actuellement les boulevards de Bejaia, des dizaines de milliers de manifestants exigent le départ du régime et refusent catégoriquement Bensalah et Bedoui et son gouvernement. pic.twitter.com/4BryJorLSA — Said Touati (@epsilonov71) April 5, 2019 La contestation a démarré très tôt dans l'ensemble des Wilayas du pays avec une capitale toujours aussi mobilisée, noire de monde. Les Algériens demandent désormais le départ de « tout le système », « Goulna ga3, c'est ga3 » (On vous a dit tous, c'est tous), pouvaient-on lire sur certaines pancartes, en référence au départ de toutes les personnes représentantes du système. La rue réclame le départ de plusieurs personnalités, à commencer par ceux qu'ils appellent les « trois B », à savoir Noureddine Bédoui, le Premier ministre algérien désigné par Abdelaziz Bouteflika peu de temps avant sa démission, Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la nation (remplaçant par intérim du président démissionnaire), ainsi que Tayeb Belaiz, le président du Conseil Constitutionnel, selon un article de TSA. Noureddine Bédoui est en première ligne car détesté par le peuple pour sa loyauté au régime. Les deux autres « B » sont aussi sur la sellette des Algériens parce qu'ils se chargeront d'organiser et de superviser les élections présidentielles qui devraient avoir lieu après la période d'intérim. La rue est aussi furieuse contre le nouveau visage du pouvoir après avoir tourné le dos au président. Le général et chef d'Etat-major, Ahmed Gaid Salah, dont les photos, caricatures, et slogans qui lui ont été hostiles, ont été coupés des reportages télévisés pendant la montée de la contestation. Encore une fois, les Algériens ont su allier la contestation à la bonne humeur. Cette fois-ci, un sosie de Said Bouteflika, le frère à Abdelaziz Boutelifka a été pris à part par les manifestants et a participé aux slogans qui disaient « dégage ya Said ». Mais même avec cette ambiance bon enfant, les revendications restent fortes. Il s'agit de couper avec l'ancien système et bâtir un nouveau modèle démocratique qui redistribue le pouvoir vers des représentants légitimes du peuple, tout en consacrant les jeunes et les femmes. Said se mele à la foule pour demander son propre départ mais il est découvert par les manifestants #Hirak #Alger #algerie_manifestation #Algérie tous heureux ???? pic.twitter.com/HoZwK1GqcM — H B (@Hakim_B_A) April 5, 2019