Les Algériens n'ont pas attendu pour manifester contre la nouvelle équipe gouvernementale du président présentée dans la nuit de dimanche à lundi. Des milliers de manifestants ont tapé du pied dans les rues algériennes pour dénoncer une énième manœuvre des pouvoirs algériens allant à l'encontre des demandes du peuple. Selon la presse algérienne, Abdelaziz Bouteflika se prépare pour quitter la présidence. Deux heures après l'annonce des 27 nouveaux membres du gouvernement algérien par l'agence officielle algérienne APS, des milliers de résidents de la capitale ont battu le pavé entre la Grande Poste et Place Audin, en arpentant le tunnel des facultés. Des manifestants sortis avec leurs voitures ont, quant à eux, fait vibrer les rues par le son des klaxons. Quelques heures seulement avant le début d'une nouvelle semaine de rupture entre l'Etat et le peuple, caractérisée par des manifestations quotidiennes de différents secteurs, les habitants d'Alger n'ont pas attendu pour montrer leur mécontentement face l'ignorance des pouvoirs publics, qui se rejettent la faute, sans pour autant vouloir quitter le navire pour laisser le pays décider lui-même démocratiquement de ses élus. 23h40 La contestation par le klaxon Place Maurice Audin #Alger pic.twitter.com/rDIEkN3Jnd — Khaled Drareni (@khaleddrareni) March 31, 2019 Les manifestants ont scandé avec virulence des slogans hostiles au pouvoir, « Achaab yourid yentahaw ga3 » (le peuple veut qu'ils dégagent tous), ont-ils crié. 23h20 Echa3b yourid yetna7aw ga3 pic.twitter.com/zGnNWUCL6m — Khaled Drareni (@khaleddrareni) March 31, 2019 22h27 des centaines de personnes marchent de la place Maurice Audin vers Tunnel des facultés, slogans hostiles au nouveau gouvernement pic.twitter.com/xwWwyjWWWx — Khaled Drareni (@khaleddrareni) March 31, 2019 Alors que la presse algérienne se demandait ce que le peuple allait penser du nouveau gouvernement emmené par Noureddien Bédoui, la réponse a été rapide et cinglante. Le peuple algérien n'accepte aucun compromis et encore moins celui d'un gouvernement où l'armée reste prédominante. En effet, dans le nouveau gouvernement d'Abbdealziz Bouteflika, le mal-aimé Noureddine Bédoui garde son poste de Premier ministre mais aussi Gaid Salah le général de corps d'armée qui reste membre du gouvernement en tant que vice-ministre de la Défense nationale, tout en étant chef d'état-major de l'ANP. Pourtant, c'est ce même Gaid Salah qui s'est retourné contre Abdelaziz Bouteflika en appelant le Conseil Constitutionnel à appliquer l'article 102 de la Constitution, l'article qui consacre l'empêchement du président. Selon TSA, ce maintien saugrenu serait en réalité le fuit d'un accord entre la présidence et le corps de l'armée qui devrait se solder par le départ imminent du président algérien, prévu mardi 2 avril, selon la chaine Ennahar. La chaîne de télévision privée algérienne #Ennahar annonce la démission imminente du président Abdelaziz Bouteflika — Khaled Drareni (@khaleddrareni) March 31, 2019 La suite, serait la continuité du processus de destitution du président (dont le mandat doit prendre fin le 28 avril, ndlr) qui devrait être remplacé par Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la Nation (le Sénat algérien) pendant 45 jours pendant lesquels il n'aura pas la possibilité de former de gouvernement. Le président Bouteflika pourrait néanmoins retrouver ses fonctions si l'empêchement n'est pas reconduit par le Conseil Constitutionnel, silencieux depuis le début de la crise.