Les rues algériennes ont raisonné au son de la voix des manifestants pour ce 17ème rendez-vous de revendications nationales de justice sociale et de démocratie. Au moment où la justice a accéléré les arrestations d'anciens responsables, les Algériens ont encore fois montré leur détermination à sortir pour réclamer la départ de tous les symboles du pouvoir. « Système dégage », de Constantine à Mascara, ces slogans ont été criés par les manifestants venus en très grand nombre manifester en faveur de la réalisations de leurs revendications sociales. Réitérant leur souhait de voir les 3B partir, à savoir le chef d'Etat par intérim Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Noureddine Bédoui ainsi que Mouad Bouchareb, le président illégitime de l'Assemblée Populaire Nationale, le Parlement algérien. Les slogans hostiles à ces trois figures du pouvoir, des fidèles du clan Bouteflika ont été a maintes fois répétés dans quatre coins de l'Algérie, et surtout dans la capitale, un centre chaud de la mobilisation où les rues étaient noires de monde et colorées par les drapeaux algériens et amazighs, notamment à place Audin, Didouche et la Grande Poste. Rue Didouche Mourad #Alger pic.twitter.com/iGoARFPqmh — Khaled Drareni (@khaleddrareni) June 14, 2019 Après accélération fulgurante de la machine judiciaire cette semaine, qui a donné rendez-vous à plusieurs personnalités à la prison d'El Harrach, notamment les deux ex-Premier ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, et l'ancien ministre, Amara Benyounes, les algériens sont sortis pour exprimer leur soutien à la « punition » de la « issaba » (le gang). Un citoyen algérien interrogé par El Bilad TV, a exprimé son bonheur quant à l'annonce de l'incarcération des trois anciens ministres qui ont selon lui « pillé les richesses du pays ». Il a par ailleurs prié Noureddine Bédoui et Abdelakader Bensalah de quitter le gouvernement et laisser le pouvoir « à son peuple » pour l'établissement d'un Etat de droit et de justice, ajoutant que depuis le début de cette révolution placée sous le signe de la paix, cette révolution « blanche », le premier mot des nouveaux nés algériens est « dégagez ». A Constantine, des slogans en référence aux dernières arrestations ont été entendus, notamment « Al issaba fi sedjoune, li zaouar wach ikoune » (la bande en prison, et le fraudeur doit suivre), cite TSA. Dans la capitale, les manifestants ont également fait allusion aux dernières arrestations ayant eu lieu des derniers jours, notamment lorsqu'ils ont crié, déterminés, « vous avez construit des prisons, vous allez y être incarcérés tous » appelant également à l'incarcération de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika. « Mazal Bouteflika, mazal, mazal » (il reste encore Bouteflika), ont-ils scandé. "مازال بوتفليقة مازال مازال" « Il reste Bouteflika » pic.twitter.com/5tOIKe6hQq — Khaled Drareni (@khaleddrareni) June 14, 2019