Le dernier rapport de l'ONG Freedom House qualifie le Maroc de pays « partiellement libre ». Avec ce classement « mitigé », le Royaume, avec un score de 39/100, se positionne toutefois au troisième rang derrière la Tunisie et le Liban. Pour tirer ses conclusions, l'ONG se base sur l'évaluation de trois critères fondamentaux, à savoir la Liberté, la Liberté d'expression et la Liberté politique. Sur ces trois points, le Royaume a été noté 5/7, sur une échelle de 1 (pour les plus libres) à 7 (pour les moins libres). Dans la région Moyen-orient et Afrique du nord, Freedom House assure que « la répression grandit alors que les démocraties butent ». Elle explique à cet égard que les Etats autoritaires ont continué à réprimer leur dissidence en 2018, citant les exemples de l'Egypte, où le président Abdel Fattah al-Sisi a été réélu avec 97% des voix après que les forces de sécurité eurent détenu arbitrairement des candidats à la lutte, ou encore l'Arabie saoudite, avec la répression des femmes au volant et le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Même si la Tunisie (69 points) se hisse au sommet du podium de la région, l'ONG estime que la consolidation de la démocratie y a continué de faiblir, la liberté de réunion et d'association étant menacée par les changements législatifs et l'incapacité des dirigeants à mettre en place une Cour constitutionnelle, ce qui « sape l'indépendance de la justice et l'état de droit ». Israël est aussi épinglé pour les « lois » permettant de « révoquer le lieu de résidence des Palestiniens basés à Jérusalem pour, entre autres, un «manquement à la loyauté» envers Israël ». En outre, dénonce Freedom, un ajout à la loi fondamentale du pays a abaissé le statut de la langue arabe et introduit le principe selon lequel seul le peuple juif a le droit d'exercer l'autodétermination dans le pays. Au plan international; la Suède et la Finlande enregistrent les scores maximum 100/1001, et sont considérés comme des pays totalement libres. Des Etats comme l'Australie, le Canada, le Danemark ou encore Andorre sont notés au dessus de 95 et donc considérés comme libres. Recul de la démocratie et crise de confiance Selon Freedom House, 2018 a enregistré, pour la 13e année consécutive, un déclin de la liberté globale. Le renversement a touché divers pays de toutes les régions, des démocraties anciennes aux régimes autoritaires consolidés. Pour l'ONG, les pertes globales sont encore faibles comparées aux gains de la fin du 20ème siècle, mais la tendance est constante et inquiétante. La démocratie est en recul. Les actes de certaines personnes justifient ce recul, avance Freedom House, qui cite à titre d'exemple les présidents, américain Donald Trump et égyptien Abdelfattah Al Sisi, ou encore le prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohamed Ben Salmane. Et de souligner que « les démocraties font face à des défis chez eux et à l'étranger. Une crise de confiance dans les sociétés ouvertes sape la confiance en la démocratie en tant que système. Les attaques nationales contre des institutions clés – l'appareil judiciaire, les médias et les mécanismes électoraux – sapent les fondements de la démocratie; Dans le même temps, un assaut global contre les normes de la démocratie, mené par une Chine de plus en plus affirmée, conteste leur diffusion à travers le monde ». Ce n'est qu'en renforçant la démocratie chez nous et en se mobilisant pour la défense du monde entier que les démocraties peuvent protéger leurs valeurs et préserver leur capacité à élargir la liberté à l'échelle mondiale. Les recommandations suivantes visent à fournir un cadre aux pays démocratiques dans la poursuite de ces deux objectifs, estime en fin l'ONG.