Ce vendredi 25 janvier à Caracas, le secrétaire national d'Annahj Addimocrati (voie démocratique) a pris part à la cérémonie d'investiture du président la République bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro, déclaré vainqueur de l'élection présidentielle de 2018. Puissance pétrolière majeure, le pays caribéen qui connait des manifestations depuis plusieurs mois, a vu son président du parlement Juan Guaidó s'autoproclamer à la fonction suprême par intérim, avec l'appui des Etats-Unis. La participation d'un chef de parti marocain à la cérémonie d'investiture du président Nicolas Maduro est remarquable. En effet, les autorités marocaines attendent que la situation se dénoue au Venezuela pour annoncer leur position, alors que le monde se divise entre pros et antis Maduro. Mustapha El Brahma est le seul chef d'un parti, issu de la région MENA, à participer à la cérémonie d'investiture de Nicolas Maduro, déclaré vainqueur (67,84 % des suffrages) des élections présidentielles que le pays a organisées le 20 mai 2018. Courtoisie bolivarienne Présent aux côtés de délégations étrangères, l'homme politique marocain a exposé un rapport politique consacré aux manifestations que connait la région MENA avant de signer l'adhésion de son parti, Annahj Addimocrati, à la création d'un « Front des peuples luttant contre l'impérialisme américain ». Mustapha El Brahma a publié sur sa page Facebook des photos de sa participation à des événements liés à l'investiture de Nicolas Maduro. Dans l'une de ces photos, on le voit notamment poser devant un portrait de l'institutrice féministe et militante emblématique du mouvement marxiste-léniniste marocain, Ilal Amam, Saïda El Menebhi. Annahj ne change pas de cap Ce vendredi, Annahj Addimocrati a publié un communiqué dans lequel il apporte sa « solidarité avec le peuple vénézuélien », affirmant qu'« avec ses dirigeants légitimes, il (le peuple vénézuélien, NDLR) est soumis à une tentative de coup d'Etat contre le président élu, par l'opposition soutenue financièrement et médiatiquement par l'impérialisme américain ». Le parti ajoute que « L'impérialisme a visé le défunt président Hugo Chavez, notamment en tentant d'organiser un coup d'Etat contre lui, seulement parce qu'il est parvenu à mener la bataille pour libérer son pays de l'hégémonie américaine qui pille la richesse des pays d'Amérique latine, dont le Venezuela ». Donnant sa propre lecture de la situation, Annahj Addimocrati explique que « toutes les tentatives de l'impérialisme américain ont été contrecarrées par le peuple vénézuélien enrôlé autour de son président progressiste. Aujourd'hui, cet impérialisme répète le même scénario, avec le soutien de la soi-disant opposition composée de capitalistes qui lui sont loyaux, après toutes ses tentatives visant à étrangler l'économie vénézuélienne, la mise en œuvre de la politique de réduction des prix du pétrole, principale ressource économique, puis l'embargo imposé au pays depuis plusieurs années ». Des relations difficiles Autoproclamé président de la République par intérim, le président du parlement vénézuélien Juan Guaidó bénéficie du soutien du président américain Donal Trump, tandis que certains pays de l'Union européenne se sont contentés d'appeler à de nouvelles élections « libres ». Dans le camp pro Maduro, la Russie, la Turquie, le Mexique et Cuba affirment leur soutien au successeur d'Hugo Chavez, mort en mars 2013. Le pays est ainsi (re) devenu un champ de bataille de deux blocs opposés, l'un dirigé par la Russie, et l'autre par les Etats-Unis. Il faut dire que le Maroc n'entretient pas des relations cordiales avec l'actuel chef d'Etat vénézuélien. Il est communément admis que la République bolivarienne soutient le front séparatiste du Polisario, soit une position opposée aux intérêts du royaume sur la question du Sahara. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait déjà exprimé sa préoccupation à propos des manifestations que le pays a connues au cours de ces dernières années. Le 27 septembre dernier, a eu lieu à New York la première rencontre entre les chefs des diplomaties des deux pays, depuis le mois de janvier 2009, lorsque le Maroc avait rappelé son ambassadeur à Caracas et annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec le Venezuela. Lors de cette occasion, en marge de la 73e session de l'Assemblée générale de l'ONU, la diplomatie de l'Etat caribéen affirmait sur son compte Twitter que « le Venezuela continue de consolider le monde multipolaire et les relations de coopération et d'amitié avec les peuples du monde ». #FOTOS | Venezuela continúa fortaleciendo el mundo pluripolar y las relaciones de cooperación y amistad con los pueblos del mundo, canciller Jorge Arreaza mantiene un cordial encuentro con Nasser Bourita, canciller del Reino de Marruecos #MaduroVozDePuebloDigno pic.twitter.com/tB8sVj0PNX — Cancillería ?? (@CancilleriaVE) September 27, 2018