La Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l'Economie et des Finances vient de publier son rapport sur l'évolution de l'économie marocaine en 2018. Celle-ci s'est opérée dans un contexte international certes favorable, mais confronté à d'importantes incertitudes dont l'intensité est appelée à s'accentuer en 2019. Dans sa note de conjoncture du mois de janvier 2019, la DEPF souligne que les évolutions conjoncturelles observées au cours de l'année 2018 attestent, avec de légères nuances, d'un comportement, dans l'ensemble, favorable de l'activité économique nationale. En effet, le secteur de l'agriculture et agroalimentaire a été générateur de recettes de l'ordre de 58,1 milliards de dirhams au terme de l'année 2018, après 54,4 milliards de dirhams un an auparavant, en progression de 6,8 %, portée par un accroissement des exportations du secteur de l'agriculture, sylviculture et chasse de 15 % et de celles de l'industrie alimentaire de 1,8 %. De bonnes performances... Parallèlement aux performances du secteur primaire, sous l'effet de la réalisation d'une campagne agricole exceptionnelle pour la deuxième année consécutive, le secteur secondaire a fait montre d'un dynamisme encourageant, particulièrement pour ce qui est de ses composantes échangeables. Dans ce sens, la DEPF avance que le secteur extractif a connu, à fin octobre 2018, un comportement globalement favorable, porté par la progression de la production de phosphate roche, en volume, de 4,7 %. Cette évolution tient à une hausse de 21,8 % au premier trimestre et de 2,9 % au troisième trimestre 2018, atténuée par une baisse de 2 % au cours du deuxième trimestre et de 5,7 % lors du mois d'octobre 2018. Concernant les exportations en volume du phosphate roche, elles ont enregistré une quasi-stagnation à fin novembre 2018. Au terme de l'année 2018, le chiffre d'affaires à l'export du groupe OCP s'est situé à 51,7 milliards de dirhams, pour marquer une progression de 17 %, selon la note de conjoncture. De son côté, le secteur tertiaire est demeuré bien orienté, tirant profit de la vigueur du secteur touristique et de la performance affichée par les activités de transport et des télécommunications. À noter que le nombre des arrivées et des nuitées touristiques, indicateurs clés du secteur touristique au Maroc, poursuivent leur bonne dynamique au terme des onze premiers mois de l'année 2018. Le nombre des arrivées s'est raffermi de 8,5 % à fin novembre 2018, après +9,9 % il y a une année. Cette bonne tenue continue de profiter de la bonne dynamique des arrivées des touristes étrangers, dont le flux s'est affermi de 14,5 % (après +14,9 %). Concernant les recettes touristiques, elles ont clôturé l'année 2018 sur une progression de 1,4 % à 73,2 milliards de dirhams, affirme la DEPF. Au niveau des échanges extérieurs, les exportations nationales ont poursuivi leur performance, entraînant dans leur sillage une légère amélioration du taux de couverture. ... et un déficit commercial qui ne suit pas la tendance Cette vigueur s'est avérée, toutefois, insuffisante pour contrecarrer l'aggravation du déficit commercial, en raison du renchérissement de la facture énergétique et la progression soutenue des importations de biens finis de consommation. Compte tenu de ces évolutions, les réserves internationales nettes représentent, actuellement, l'équivalent de 5 mois d'importations de biens et services. Pour ce qui est de la situation des finances publiques, l'effet concomitant d'une baisse des recettes ordinaires de 1 % et de la hausse des dépenses globales de 2,1 % a occasionné un creusement du déficit budgétaire de 6,9 milliards de dirhams à fin novembre 2018. En matière de financement de l'économie, les crédits bancaires ont affiché une légère hausse de 1,2 % à fin novembre 2018, quoique s'inscrivant en nette décélération par rapport au rythme de progression observé une année auparavant. Sur le marché boursier, malgré la légère amélioration enregistrée en novembre et décembre derniers, les indices Masi et Madex ont clôturé l'année 2018 sur des baisses de 8,3 % et 8,6 % respectivement, conclut le rapport de la DEPF.