Le juge Lahcen Tolfi a décidé de reporter le procès des 23 activistes du Hirak du Rif jugés en appel à Casablanca et du journaliste Hamid Al Mahdaoui au vendredi prochain afin de poursuivre l'examen du dossier, en l'absence des activistes avec ordre de les informer du contenu des entretiens par l'intermédiaire du greffier de justice. Nasser Zefzafi a annoncé son boycott de la troisième audience d'appel ainsi que celui des 22 autres activistes du Hirak du Rif par le biais d'une déclaration qui lui est attribuée et que son père a partagée sur son compte Facebook. Nasser Zefzafi déclare, à travers ce post partagé sur les réseaux sociaux, qu'il a décidé, en compagnie des 22 activistes de boycotter les audiences du procès en raison de ce qu'il considère comme « l'absence des conditions minimales pour un procès équitable », ajoutant que « cette décision est irréversible ». في اتصال ابني ناصر الزفزافي اليوم يبلغ الرأي العام البيان التالي : بيان المعتقل السياسي ناصر الزفزافي حول مقاطعة… Publiée par Ahmed Zefzafi sur Lundi 14 janvier 2019 Selon ce même communiqué relayé par son père, Ahmed Zefzafi, le leader du Hirak estime que « le procès n'est qu'une pièce théâtrale ». Il ajoute : « Je me suis accroché à l'espoir de voir l'institution judiciaire rectifier les erreurs d'autres institutions ». Toujours selon Nasser Zefzafi, « tout le monde est convaincu, et en particulier les masses populaires et les organisations nationales et internationales de défense des droits humains, que toutes mes accusations sont fabriquées ». Usant d'expressions métaphoriques, le condamné à 20 ans de prison ferme poursuit dans sa lettre : « Je ne peux pas chanter en dehors de l'essaim et participer à un procès qui va à l'encontre de l'Histoire du Rif et de ses symboles, avec Moulay M'hand (appellation de Mohammed Ben Abdelkrim El Khattabi par les rifains, NDLR) à sa tête». Pas d'accusés en appel, pas d'audience La décision du tribunal de reporter l'audience a été prise après le refus des 23 activistes de comparaître devant le tribunal. Représentant le ministère public, Hakim El Ouardi a évoqué les procédures prévues et les lettres adressées à l'administration pénitentiaire afin de présenter les activistes par force au tribunal. Avocat du comité de défense, le bâtonnier Abderrahim El Jamaï a déclaré à la cour que les activistes avaient « mis le doute légitime devant la Cour de cassation sur l'organe dirigeant le procès, exigeant qu'il soit remplacé par un autre organe ». La demande d'El Mahdaoui ajournée S'agissant du procès de Hamid El Mahdaoui, l'audience de ce lundi a également connu la présentation d'une demande de mise en liberté provisoire du journaliste par ses avocats. De son coté, le ministère public a formulé une demande de refus de cette requête, justifiant qu'il n'y a pas eu de nouveaux éléments introduits au dossier de Hamid Mahdaoui. Prenant acte du plaidoyer des deux parties, le juge Lahcen Tolfi a annoncé le mercredi prochain comme date pour statuer sur cette dernière demande.