Vendredi soir, la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca a bouclé le procès des 21 activistes les plus en vue du Hirak du Rif. Après six mois d'audiences marathoniennes, les peines de prison ferme prononcées en premier ressort ont été confirmées pour le leader Nasser Zefzafi (20 ans) et les 41 activistes détenus dans la prison d'Oukacha à Casablanca. Le journaliste et directeur du site électronique Badil.info Hamid El Mahdaoui a lui aussi vu sa condamnation confirmée par le tribunal. Coup de tonnerre pour certains. Sentence prévisible pour d'autres. En rendant son verdict hier soir, la Cour d'appel de Casablanca a condamné le leader du Hirak du Rif Nasser Zefzafi à 20 ans de réclusion ferme. Pareil pour le « dynamo du mouvement » Nabil Ahamjik, Ouassem El Boustat et Samir Aghid. Mohamed El Haki, Zakaria Adahchour et Mohamed Bouhnouch ont été condamnés à 15 ans de prison. Condamné en 2012 suite aux événements qu'avait connu la ville de Beni Bouayach en pleine tempête du 20 février, Mohamed Jelloul avait écopé d'une peine de six ans de prison ferme. Libéré en avril 2017, il avait rejoint les activistes du Hirak à sa sortie de prison, avant d'être arrêté comme eux en juin de la même année. Le tribunal d'appel a confirmé sa peine de 10 ans de prison. Tout comme Karim Amghar, Bilal Ahabbad, Achraf Yakhloufi, Jamal Bouhaddou, Amghar, Omar Bouharras et l'activiste de Talarwak (commune d'Issaguen) Salah Lachkhem. La même juridiction a confirmé le verdict initial prononcé contre journaliste et directeur du site électronique Badil.info Hamid El Mahdaoui: 3 ans de prison ferme. Il sera le seul à disposer de 10 jours pour décider de pourvoir en cassation,. Immédiatement après le pronocement du verdict, le hall tribunal a été investi par des familles des détenus. Devant les caméras, ils affirmaient que les militants qui ont porté des revendications sociales et économiques dans le Rif avaient été « injustement poursuivis et condamnés ». Cette dernière audience a été suivie par des représentants d'ONG marocaines et internationales de défense des droits de l'Homme, de l'ambassade des Pays-Bas à Rabat, de l'Union européenne, mais également de la Jamaâ d'Al Adl Wal Ihsane. Des avocats étrangers ont également fait le déplacement.