En phase avec la stratégie nationale de transition énergétique visant à réduire la dépendance aux importations d'hydrocarbures, développer l'emploi et accélérer les chantiers d'infrastructure, le Maroc continue d'attirer des opérateurs étrangers de premier plan. C'est dans ce cadre que la société britannique Sound Energy poursuit l'intensification de ses travaux d'exploration et de développement dans quatre zones gazières stratégiques, avec l'ambition de répondre à la fois à la demande locale croissante et aux perspectives d'exportation. Pilier central de sa présence au Maroc, le gisement TE-5 situé dans la région de Tendrara bénéficie d'une licence de production dont Sound Energy détient 20 % des parts. À proximité immédiate du gazoduc Maghreb-Europe (GME), ce projet entre en phase opérationnelle avec le démarrage prévu de la production de gaz naturel liquéfié (GNL) dès le quatrième trimestre 2025. La phase 1 du projet concerne la mise en service d'une infrastructure modulaire de liquéfaction à petite échelle, tandis que la phase 2, à plus long terme, prévoit la construction d'une unité centrale de traitement et d'un pipeline de raccordement au GME. Le gaz liquéfié produit sur site sera commercialisé à travers un accord contraignant de dix ans avec Afriquia Gaz, portant sur un volume annuel de 100 millions de m3, selon une formule take-or-pay, à un tarif oscillant entre 6 et 8,35 USD/MMBtu. Sur le périmètre adjacent de Tendrara élargie, où Sound Energy détient 27,5 %, huit forages ont déjà été réalisés, tous ayant confirmé la présence de systèmes gaziers. Deux structures – SBK et TE-4 Horst – sont identifiées comme cibles prioritaires pour de futurs forages. Si les premiers tests ont montré des débits significatifs, notamment 4,41 millions de pieds cubes par jour sur SBK-1, l'absence de stimulation hydraulique jusqu'ici limite leur pleine valorisation. La société entend désormais appliquer cette technologie de fracturation qui a prouvé son efficacité dans d'autres bassins similaires, ouvrant ainsi la voie à une exploitation commerciale étendue. Située à environ 120 kilomètres au nord, la licence d'Anoual, dont Sound Energy détient également 27,5 %, présente un fort potentiel exploratoire. Le puits M5, actuellement en phase de planification opérationnelle, est estimé à 800 milliards de pieds cubes dans le scénario optimiste, avec une probabilité de succès de 21 %. Le raccordement potentiel au GME confère à cette zone un avantage logistique non négligeable. Sur la côte atlantique, la société britannique détient une participation majoritaire de 75 % dans la licence de Sidi Mokhtar, où elle a déjà réintervenu sur l'ancien puits Koba-1. Les travaux réalisés en 2017 ont permis de réévaluer le potentiel des réservoirs peu profonds, avec des résultats encourageants. Sound Energy prévoit désormais l'acquisition de nouvelles données sismiques 2D de haute résolution afin de cartographier plus finement les structures sous-salines, susceptibles d'abriter des poches gazières significatives. Toutefois, la société reconnaît la nécessité d'un financement additionnel pour honorer ses obligations contractuelles sur ce permis, soulignant ainsi une incertitude financière pouvant affecter sa continuité d'exploitation. L'intensification des opérations de Sound Energy au Maroc intervient dans un contexte régional marqué par la recherche de souveraineté énergétique et par la volonté du Royaume de se positionner comme hub énergétique entre l'Europe et l'Afrique. En misant sur le gaz naturel comme levier de développement durable, le Maroc pourrait, à terme, réduire sa dépendance au fioul lourd et au gaz importé, tout en stimuler son industrie nationale via un approvisionnement local compétitif. Avec des projets structurants en cours de matérialisation, le Royaume confirme son attractivité auprès des investisseurs énergétiques internationaux, tout en posant les jalons d'une économie gazière intégrée et résiliente.