En plus du journaliste Hamid El Mahdaoui, les 23 détenus du Hirak du Rif dont le procès en appel se déroule dans la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, ont continué hier à protester contre l'instance juridictionnelle présidée par le juge Hassan Tolfi. Ils ont refusé de comparaître devant le juge, en raison de ce qu'ils ont appelé « le maintien de leur position dans le box vitré » durant le procès. Nasser Zefzafi en tête, les activistes du Hirak du Rif ont refusé de comparaître devant le juge dans la soirée d'hier à la Cour d'appel de Casablanca. C'est également le cas du journaliste, directeur du site électronique, Badil.info, Hamid El Mahdaoui, condamné en première instance à une peine de trois ans de prison pour avoir « omis de signaler le crime d'atteinte à la sécurité de l'Etat ». Face au refus des détenus de se présenter au prétoire, le juge Hassan Tolfi a décidé d'ajourner l'audience de ce lundi soir, annonçant le report à la semaine suivante, ce qui n'a pas été accepté par un certain nombre d'avocats. La décision du juge a provoqué un chaos dans la salle d'audience. La défense des détenus a estimé que la mesure prise par le tribunal restait « déraisonnable », d'autant que le juge a annoncé la suspension et l'ajournement de l'audience sans permettre aux membres de la défense de prendre la parole qu'ils demandaient. « J'étais prête à demander la libération provisoire de mon client », confie, consternée, l'avocate Maryam Jamal Idrissi, membre du comité de défense du journaliste Hamid El Mahdaoui. Elle se dit « surprise » que le responsable de l'audience la relève « aussi rapidement ». Et à l'avocate de poursuivre « ce comportement est regrettable et inexplicable. En tant qu'institutions, nous engagerons des poursuites judiciaires » Au micro de Hespress, l'avocat de la défense de la partie civile Mohamed Houssini Karout déclare, pou sa part, que le parquet a avisé le juge qu' »un certain nombre de détenus passent actuellement leurs examens et ne peuvent, par conséquent se présenter ». L'avocat ajoute que « le jugement ne peut se faire en leur absence ». , La décision des détenus du Hirak de se retirer de cette récente séance du procès en appel est, selon les avocats de leur comité de défense, « pour protester contre leur maintien dans le box la cage de verre, et qui a été teintée au début du procès en premier ressort » . Les 23 activistes exigent que la cage de verre soit retirée, « car cela entrave leur liberté et les empêche de communiquer avec la salle d'audience, en particulier les membres de la famille qui accompagnent le procès ».