L'Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a désigné Bashar Al-Assad, l'ancien président syrien, « Personnalité de l'année 2024 » pour ses « contributions notables » à l'amplification du crime organisé et de la corruption, plongeant la Syrie dans le chaos et la souffrance. Le prix « Personnalité de l'année » décerné par l'OCCRP, qui met en lumière les individus ayant semé désordre et corruption à l'échelle mondiale depuis 2012, a attribué cette distinction infamante à Bashar Al-Assad. Le président syrien destitué est reconnu pour son rôle prépondérant dans la production et la distribution de Captagon, une drogue de rue hautement addictive. Ce commerce illicite lui a permis d'accumuler des milliards de dollars, utilisés pour financer ses prisons et asseoir son régime autoritaire et brutal. Les circonstances entourant le +règne+ d'Al-Assad illustrent la confluence inquiétante entre crime organisé et gouvernement répressif. Rarement observé à cette échelle, un tel soutien gouvernemental à des activités criminelles rappelle des régimes comme ceux du Venezuela ou de la Corée du Nord, caractérisés par un contrôle centralisé, la répression de la dissidence, et une forte dépendance à un appareil sécuritaire puissant. A mesure que les prisons se vident et que des fosses communes apparaissent, la brutalité d'Assad envers son propre peuple devient tragiquement plus manifeste. Arrivé au pouvoir en 2000 suite au décès de son père, les promesses de libéralisation politique faites par Al-Assad ont rapidement cédé la place à un régime autoritaire. L'insurrection syrienne de 2011, inscrite dans le contexte du Printemps arabe, a défié son autorité et a escaladé en une guerre civile dévastatrice jusqu'à sa chute récente. Les forces d'Al-Assad ont été accusées de violations massives des droits humains, incluant torture, meurtres, utilisation d'armes chimiques et détentions arbitraires, visant particulièrement les civils. Al-Assad a également tiré profit d'autres formes de criminalité organisée — trafic d'êtres humains, contrebande de cigarettes, vol d'antiquités et commerce d'armes. Une enquête de l'OCCRP en collaboration avec BBC News Arabic, Suwayda24.com et Daraj.com a révélé comment la transformation de la Syrie en narco-Etat a exacerbé les tensions entre les trafiquants de drogue d'Assad et les forces de sécurité en Jordanie et au Liban. En fuyant la Syrie, muni d'une fortune estimée à plusieurs dizaines de milliards de dollars, Al-Assad a trouvé refuge en Russie, laissant derrière lui un héritage de destruction et de désespoir, illustrant l'impact dévastateur d'un régime qui a su transformer la souffrance de son peuple en capital pour renforcer son empire autocratique.