En Espagne, la société civile s'élève pour la Palestine et pour l'humanité. En effet, l'Institut Européen de la Méditerranée (IEMed) a organisé les 26 et 27 octobre une conférence de grande envergure qui a réuni à Barcelone plus de 200 participants issus de plus de 30 pays de la région euro-méditerranéenne, dont des représentants d'organisations de la société civile, des décideurs politiques, et des intellectuels. Leur objectif commun : contrer la polarisation et la déshumanisation induites par le conflit au Moyen-Orient. Cet événement, auquel Hespress FR a pris part, a su mettre en lumière un besoin d'action et de solidarité urgente face à une crise qui ne cesse de diviser. Intitulée « Réclamer notre humanité partagée : Contrer la polarisation, la déshumanisation et la radicalisation causées par le conflit au Moyen-Orient », la Conférence Euro-Med de la société civile a investi le Musée Maritime de Barcelone, offrant une plateforme unique pour les échanges et le dialogue autour de la paix dans la région. Les moments forts de la conférence furent sans conteste les interventions de figures influentes telles que Salvador Illa, président de la généralité de Catalogne, et Josep Borrell, Haut Représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité. En clôturant cet événement, Illa a réitéré l'engagement de la Catalogne à promouvoir la paix et a appelé à un « cessez-le-feu immédiat » au Moyen-Orient. Aux côtés de ses homologues, il a exprimé son soutien à José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, qui milite également pour une trêve humanitaire. Solution à deux Etats Josep Borrell a, quant à lui, plaidé pour une solution à deux États comme issue essentielle au conflit israélo-palestinien, soulignant que ceux qui rejettent cette approche ont « l'obligation morale » de proposer une alternative. Ses mots ont résonné puissamment lorsqu'il a évoqué la nécessité de « mesures coercitives » pour imposer la paix, affirmant qu'un simple appel ne suffira pas à stopper l'engrenage de violence actuel. « Cela doit s'arrêter, mais cela ne se fera pas simplement parce que nous le réclamons », a-t-il insisté. La gravité de la crise à Gaza n'a pas échappé aux participants. Borrell a décrit la situation comme « la crise humanitaire la plus urgente depuis la Seconde Guerre mondiale », et a vivement critiqué le manque de consensus pour une trêve internationale. Bien que plusieurs pays appellent à un cessez-le-feu, le diplomate européen déplore des divergences marquées quant aux actions concrètes à entreprendre pour y parvenir. « Lorsque nous passons des mots aux actions, les divisions apparaissent », a-t-il souligné. Critiquant le « blackout médiatique » qui entrave la transparence autour de Gaza, Borrell a plaidé pour un « accès total et libre à l'information » sur le terrain. Face à un auditoire attentif, il a abordé sans détour la question de l'impunité dans le conflit, en dénonçant l'absence de responsabilité face aux actions violentes commises. « La justice exige la reddition de comptes », a-t-il déclaré, pointant directement du doigt le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et interrogeant sur le coût de cette « impunité qui alimente la violence ». Pour Borrell, l'injustice de la situation exige une réponse égale et impartiale face à la violence, déclarant que « l'important n'est pas qui le fait, mais ce qu'il fait ». Ce rappel visait à rétablir l'importance de la responsabilité et à faire face aux récents actes d'agression dans la région avec un regard équitable, a-t-il souligné. Cette conférence de l'IEMed, initiée en collaboration avec l'Union européenne, s'inscrit comme un prélude au neuvième Forum régional de l'Union pour la Méditerranée (UpM), qui rassemblera dès dimanche à Barcelone les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'UpM, et dont le thème n'est autre que la situation à Gaza. La Palestine sera donc présente en force via une délégation, selon les organisateurs qui se sont confiés à Hespress FR, tandis que la confirmation de la présence d'Israël est toujours attendue. Ce rendez-vous d'envergure symbolise une tentative ardente de préserver les valeurs de solidarité et d'humanité partagée face aux tensions croissantes dans la région, et représente un espoir renouvelé pour un dialogue constructif au service de la paix.