Un nouvel établissement scientifique a été inauguré cette semaine à Agadir, la capitale de la région Souss-Massa. Il s'agit de l'Institut thématique sur l'eau, « INTR EAU« , premier du genre au Maroc et deuxième en Afrique, entièrement dédié à la recherche scientifique sur l'eau. Ce projet s'inscrit dans la série des instituts thématiques nationaux, dont l'objectif est de répondre à des enjeux stratégiques pour le Royaume, notamment dans le secteur de l'eau, sujet crucial abordé récemment par le roi Mohammed VI. Cette inauguration intervient peu après le discours du Roi à l'occasion du 25e anniversaire de la Fête du Trône, où il avait mis en exergue la question de l'eau, soulignant les défis que le Maroc doit relever. Le souverain avait alors appelé à renforcer la recherche scientifique et à développer des solutions innovantes, telles que le dessalement de l'eau de mer, pour pallier les déficits hydriques croissants. Le projet, piloté par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, bénéficie de la participation de 12 universités publiques marocaines ainsi que de trois ministères clés : celui de l'Enseignement supérieur, le ministère chargé du Budget, et le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. D'autres partenaires privés se sont également engagés dans cette initiative ambitieuse. Abdelaziz Bendou, président de l'Université Ibn Zohr, a affirmé lors de l'inauguration que « cet institut, premier au Maroc et deuxième en Afrique, est le fruit d'une coopération entre plusieurs ministères et universités publiques, appuyée par des institutions privées. Ensemble, ces acteurs ont constitué un pôle d'excellence dédié à la recherche sur l'eau, en phase avec les orientations du discours royal ». Il a également précisé que des accords de coopération ont été signés avec 22 partenaires, renforçant ainsi l'envergure et l'impact de cet institut. Situé dans une région aride comme le Souss-Massa, où la consommation d'eau est particulièrement élevée en raison de l'agriculture, cet institut bénéficie d'un emplacement stratégique. La région abrite également la première station de dessalement du Royaume, ce qui confère une pertinence supplémentaire à l'implantation de cet institut. Bendou a souligné que l'institut est équipé de laboratoires à la pointe de la technologie, spécialisés dans l'eau potable et agricole. Actuellement, 150 chercheurs y travaillent, épaulés par 125 enseignants-chercheurs de diverses institutions partenaires. L'institut a démarré ses activités avec la rentrée universitaire de cette année, et prévoit l'organisation régulière de conférences et formations spécialisées. De plus, il publiera des rapports axés sur des problématiques clés telles que la rareté des eaux souterraines et la pollution des ressources hydriques. Bendou a souligné l'importance de cette démarche, soulignant que la création de cet institut faisait partie d'une stratégie nationale, déjà prévue dans le cadre de la mise en place des sept instituts thématiques. Il a ajouté que cet institut envisage de développer des partenariats internationaux, notamment dans le domaine de l'intelligence artificielle et de la numérisation, afin de maximiser l'efficacité des recherches menées. Fouad Zahraoui, expert en eau et développement durable, a salué cette initiative en déclarant : « L'inauguration de cet institut est une réponse appropriée aux recommandations du roi Mohammed VI, en vue de renforcer la recherche scientifique sur l'eau. Son emplacement à Agadir, région particulièrement touchée par le stress hydrique, revêt une importance symbolique ». Il a également insisté sur la valeur ajoutée que cet institut apportera à la recherche marocaine, grâce à la collaboration de plusieurs acteurs institutionnels et privés. Zahraoui a également mis en lumière les priorités de l'institut, notamment le développement de techniques de dessalement de l'eau de mer et de traitement des eaux usées pour une utilisation en irrigation. Il a rappelé que ces efforts s'inscrivent dans une dynamique collective, déclenchée par le discours royal de juillet dernier, qui a souligné la nécessité d'une coordination accrue entre les acteurs pour répondre efficacement aux défis liés à la rareté de l'eau. L'institut, avec son approche multidisciplinaire et ses ressources techniques et humaines, est appelé à devenir un centre de référence pour la recherche scientifique sur l'eau, non seulement au Maroc mais également sur le plan continental.