La saison scolaire démarre dans la tension. La congestion se propage pour toucher les enseignants du préscolaire. Le « licenciement abusif » de cinq éducateurs de l'enseignement préscolaire au niveau de la direction régionale de Taounate a suscité une forte indignation au sein de la commission nationale des éducateurs de l'enseignement préscolaire. Une décision qui a poussé les professionnels à hausser le ton. Affiliée à la fédération nationale de l'enseignement (FNE), la même coordination appelle le ministère de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports à « assumer l'entière responsabilité des conditions de misère, de privation, d'exclusion et de répression que subissent les professionnels de l'enseignement préscolaire public« . Au menu, une manifestation prévue lundi 23 octobre devant le siège du ministère. Les membres de la commission se préparent également à organiser une protestation à Rabat, devant le ministère de l'Éducation, pour « dénoncer la situation alarmante de cette catégorie professionnelle » et critiquer la dégradation de l'institution marocaine chargée de promouvoir l'enseignement préscolaire, ainsi que la restriction des libertés syndicales des éducateurs. Ils soulignent également l'injustice, la discrimination et l'absence de justice sociale dans les relations de travail au sein du secteur. La commission a qualifié la gestion du ministère de « chaotique« , tant dans l'administration des classes d'enseignement préscolaire que dans la gestion des situations des professionnels. Elle a insisté sur le fait que « le début de l'année scolaire a été gravement perturbé par les attaques répétées contre la stabilité psychologique et professionnelle du personnel de l'enseignement préscolaire ». De plus, elle a dénoncé « la logique de menace et de coercition qui prévaut à l'égard des éducateurs, dans des conditions de travail indignes« . Elle a également fait état de « salaires dérisoires, à peine supérieurs au minimum légal », ce qui illustre le manque de volonté réelle de remédier aux nombreux déséquilibres et problèmes auxquels ce secteur est confronté à l'échelle nationale. Même après plusieurs réformes, le secteur de l'éducation continue de naviguer dans des eaux troubles. Le ministère, qui mise sur l'enseignement préscolaire comme fondement de toute évolution, se retrouve en difficulté face aux préoccupations soulevées par les professionnels. Pointant du doigt un traitement inéquitable et une exclusion, les éducateurs se sentent ainsi marginalisés et abandonnés dans une situation de désarroi.