Les nouveautés annoncées par le ministère de l'Education nationale concernant le recrutement des enseignants et cadres administratifs, a suscité une grande indignation. Des manifestations ont même eu lieu pour protester contre ces « nouveautés« , alors que les syndicats pointent du doigt « l'absence de concertation ». Le département de Chakib Benmoussa a annoncé vendredi une série de conditions d'accès à la profession d'enseignant, parmi lesquelles, la mise en place d'une procédure de pré-sélection au concours écrit sur la base de critères objectifs et rigoureux, l'introduction d'une lettre de motivation exigée des candidats, ou encore, la fixation de l'âge à 30 ans. Des conditions qui n'ont pas été du goût des syndicats de l'enseignement. En effet, certains syndicats n'ont pas digéré que leur tutelle annonce des « nouveautés » sur le recrutement, sans les en avoir informé au préalable. D'autant plus, avancent-ils, qu'une réunion a eu lieu quelques jours avant l'annonce, entre les syndicats les plus représentatifs du secteur et le ministre. Dans une déclaration à Hespress, Abderrazak El Idrissi, Secrétaire général de la Fédération nationale de l'éducation (FNE), a fait part de son rejet des » décisions unilatérales annoncées sans concertation avec les syndicats, malgré les deux réunions » ayant eu lieu entre les deux parties, soulignant que « le ministre n'a pas informé l'assemblée de ces développements« . Sur la question de l'âge, le syndicaliste estime que « l'annonce est illégale et est en contradictions avec les dispositions de la loi relative à la fonction publique, en plus du fait qu'elle soit anticonstitutionnelle et perpétue la discrimination entre les citoyens« . De même, a-t-il estimé, la décision « n'a pas pris en compte la nature, les spécificités et les problèmes de la société marocaine ». Pour le Secrétaire Général de la FNE, « une large catégorie de citoyens(e) attend le concours de l'éducation nationale pour mettre fin à une situation de fragilité« , et partant, la fixation de l'âge de recrutement à 30 ans, constitue une décision « déraisonnable et subjective« . D'ailleurs, le syndicat compte saisir la tutelle sur ce point, lors de la réunion du mardi 23 novembre. De son côté, Abdelghani Raki, secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement (SNE) affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), a soulevé les problèmes que posent les nouvelles conditions de recrutement du ministère, dont la première est l'âge tandis que la deuxième problématique reste la privation des enseignants de travailler dans le privé. « L'annonce du ministre est déraisonnable. Elle consacre un usage excessif du pouvoir« , a déclaré Raki, avertissant que « le pays n'a pas besoin de plus de congestion, en plus du problème de l'imposition du pass sanitaire ou encore le dossier des enseignants contractuels« .