Le Syndicat national d'enseignement (SNE) affilié à la CDT a soulevé plusieurs lacunes que connaît le secteur de l'Education nationale. En particulier, ces cinq dernières années marquées par l'escalade des enseignants contractuels, et plusieurs autres cadres de l'enseignement, ou encore la pandémie qui a imposé l'enseignement à distance que le syndicat qualifie de « grand échec« . Dans un communiqué diffusé la veille de la rentrée scolaire qui a eu lieu ce vendredi 1er octobre, le Syndicat national d'Enseignement (SNE) affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), a soutenu que tous les indicateurs actuels liés à la rentrée scolaire indiquent sans aucun doute que « le système connaît de profonds dysfonctionnements structurels, que le discours de réforme est uniquement destiné à la consommation que le processus d'achèvement du service public se poursuit « . Mais pas que ! Le SNE dénonce la poursuite, par le ministère de l'Education nationale, de sa politique de « la sourde oreille« , fustigeant « la monopolisation de la gestion du secteur de l'Education » par le département de Saïd Amzazi. Le SNE considère que la tutelle ignore » ainsi tous les appels au dialogue des parties prenantes, notamment les syndicats les associations des parents d'élèves et les associations professionnelles« . Le syndicat affilié à la CDT revendique l'ouverture en urgence d'un dialogue constructif avec l'ensemble des partenaires du ministère de l'Education nationale qui n'ont pas été impliqués dans le processus de préparation de la rentrée scolaire. Selon Abdelaghni Raki, Sectaire générale du bureau du SNE, le secteur de l'éducation nationale va très mal. « Les cinq dernières années ont été très difficiles avec la tutelle. Il y a quelque 23 dossiers qui attendent toujours d'être réalisés en plus des décrets qui peinent à voir le jour. S'ajoute à cela l'absence de communication avec la tutelle », s'insurge-t-il. Le syndicaliste explique ainsi que le ministre actuel de l'Education nationale, Saïd Amzazi, était plutôt « réceptif au début de son mandat. Mais après, il s'est refermé sur lui depuis plus de deux laissant ses partenaires, syndicats et associations des parents d'élèves et des professionnels face à leur propre sort sans aucun interlocuteur« . La rentrée de la « confusion« La rentrée scolaire a démarré ce vendredi 1er octobre dans une ambiance de « confusion » selon le secrétaire national du SNE. » Cette confusion est due au report de la rentrée scolaire qui devait avoir lieu en septembre et qui a été reporté dans un premier temps au 10 septembre puis au 1er octobre. Un report dont nous n'avons pas été informés au préalable en tant que partenaires. On ne nous a même pas consultés. On a déduit par nous même que c'est peut-être à cause des élections ou encore à cause de la campagne de vaccination des 12-17 ans. On a dû faire un effort pour comprendre les raisons derrière ce report« , soulève Raki. Notre interlocuteur retient de cela que « le ministre de l'éducation actuel ne communique pas avec ses partenaires, préférant les laisser dans l'incompréhensibilité et l'obscurité« . « Si nous avons déduit la raison du premier report, nous n'avons pas du tout trouvé une explication logique au second report de la rentrée« , détaille-t-il en notant « qu'il n'y a rien qui justifie le report de la rentrée au 1er octobre« . Reporter la rentrée scolaire d'un mois n'est pas aussi facile que cela semble, estime Raki. « Il s'agit du gaspillage du 1/8e de la saison scolaire. Une période difficile à récupérer même si le ministère indique qu'elle sera récupérée, comme si c'était mécanique à savoir reporter d'un mois et prolonger la saison d'un mois. Ce n'est pas aussi facile que ça. Notre système éducatif n'est pas isolé du monde. Il est lié à d'autres systèmes éducatifs. On est tenu par des délais notamment les concours des classes préparatoires, des écoles d'ingénieries dans le monde, et autres« , déplore Raki pointant du doigt une grande déperdition scolaire. L'échec du mode distanciel Dans son annonce la veille de la rentrée scolaire, le ministère de l'Education nationale a laissé le choix aux parents des élèves entre l'enseignement en présentiel ou en distanciel. Ces derniers ont appelé un jour auparavant à l'adoption de l'enseignement en présentiel. En effet, la Fédération nationale des associations des parents d'élèves du Maroc (FNAPEM) a insisté sur ce point. Tout comme celle-ci, le SNE est allé dans ce sens. Pour Abdelghani Raki » l'enseignement à distance a prouvé son échec à tous les niveaux. Chose que le ministère de l'Education lui-même a affirmée« . Dans ce sillage, le syndicaliste a énuméré plusieurs dysfonctionnements de ce mode dont « l'inégalité des chances entre les élèves du milieu urbain et rural, ou encore les problèmes sociaux et financiers d'une catégorie de la société marocaine qui pouvait pas procurer à ses enfants un PC ou encore une connexion internet« . Ainsi, le syndicaliste estime que le mode d'enseignement qui devait être adopté pendant cette rentrée scolaire est « l'enseignement en présentiel, du fait de la vaccination des élèves et des enseignants« , notant ainsi que la décision du ministère de laisser le choix aux parents n'est qu'un « bluffe » de la tutelle. Comment ? D'après Abdelghani Raki, « et dans la pratique, la majorité des parents vont opter pour l'enseignement en présentiel, puisqu'ils ont testé l'échec de l'enseignement à distance« , notant que « les établissements scolaires ont été aménagés pour recevoir les élèves en présentiel à 100%, puisque le ministère s'attend justement à ce que les parents optent pour ce mode d'enseignement« . In fine, le secrétaire général du SNE avance que le syndicat attend du nouveau gouvernement d'Aziz Akhannouch, de « mettre fin à la galère » qu'ils ont vécu avec l'ancien ministère et gouvernement, à leur tête la communication. « Il faut que le nouveau gouvernement communique avec nous en tant que partenaire essentiel dans le système. C'est tout ce qu'on demande. Il y a des dossiers en cours sur la table du ministre dont on ne peut se répéter. Il faut qu'on avance sur ces dossiers« , conclut-il.