Le secteur de l'enseignement connaîtra une « semaine de colère » fin mars, début avril. C'est ce qu'affirme le Syndicat national de l'enseignement (SNE) affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT) qui a appelé tous les cadres syndicaux et coordinations de l'enseignement, à unifier leur lutte, et annoncé une grève nationale le lundi 5 avril 2021 accompagnée d'un sit-in devant le ministère de l'éducation nationale. Cette annonce intervient suite à la fermeture de la porte du dialogue par le ministère de l'éducation nationale avec les syndicats les plus représentatifs du secteur. Selon ces derniers, leur dernière réunion avec leur tutelle remonte à deux ans, soit le 25 février 2019, alors que 23 dossiers revendicatifs des fonctionnaires de l'enseignement attendent une résolution à en croire Abdelghani Raki, secrétaire général du syndicat national de l'enseignement affilié à la CDT qui s'était confié à Hespress Fr. « Nous avons 23 dossiers en suspens avec le ministère. Et ces dossiers comportent des grèves et sit-in. Et le résultat est un emploi du temps scolaire perdu. Mais le responsable est le ministère. La preuve ? Le ministre ne s'est pas réuni avec les syndicats depuis plus de deux ans. À ma connaissance, c'est un fonctionnaire de l'Etat que les citoyens marocains payent. Mais on a l'impression qu'il nous fait une faveur en se réunissant avec nous. C'est son devoir d'écouter et de discuter avec les syndicats du secteur et les associations des parents d'élèves et tous les partenaires sociaux. Sans parler de la gestion de la pandémie qui s'est faite de manière unilatérale par le ministère, sans intégrer les autres parties et écouter leurs propositions et suggestions qui pouvaient être utiles », a déclaré le syndicaliste. Face à cette situation de « blocage », la SNE et la CDT annoncent une « semaine de colère » suite à la politique de sourde oreille adoptée par « le gouvernement et son ministère de l'éducation nationale, qui n'ont pas honoré leurs engagements et en évitant les revendications légitimes et justes des employés de l'enseignement toutes catégories confondues ». Les deux syndicats appellent ainsi l'ensemble des confédérations et syndicats d'intégrer toutes les formes de protestation qui seront menés à Rabat durant cette période de vacances de printemps par les coordination des enseignants contractuels, des enseignants diplômés, ceux de la cellule 10 …, en tenant un sit-in le 23 mars devant les directions provinciales du ministère de l'éducation nationale, et le 25 mars devant les académies régionales de l'éducation et de la formation (AREF). Les attachés d'administration et de l'économie et les attachés d'éducation, eux, sont appelés à tenir une grève nationale et un sit-in le 25 mars au sein des académies régionales. Il a également été décidé par les deux syndicats d'organiser une conférence de presse à distance le 23 mars autour de la situation de l'enseignement, ainsi que le port du brassard du lundi 23 mars au 30 mars dans le cadre de la « semaine de la colère« , en défense de l'école publique et des revendications des fonctionnaires de l'enseignement. Cette semaine de la colère sera ainsi couronnée par une grève nationale le 5 avril accompagnée d'un sit-in devant le ministère de l'éducation nationale à Rabat. Il convient de rappeler dans ce sens que le dernier sit-in qui était prévu il y a près d'un mois devant le même ministère par les mêmes syndicats, a violemment été interdit par les forces de l'ordre. Cet acte répressif a d'ailleurs été dénoncé à plusieurs reprises par les syndicats du secteur.