Des dizaines d'étudiants et de diplômés ont investi les rues de Fès, dimanche, pour protester contre les conditions fixées par le ministre de l'Education nationale, de l'enseignement primaire et des sports, pour se présenter à l'examen des cadres des académies régionales de l'éducation et des formations. Les manifestants ont brandi des slogans appelant à la suppression des conditions de sélection préliminaire et contre la réduction de l'âge de candidature. Ils ont exigé une révision de la décision, qu'ils ont qualifiée de «discriminatoire», compte tenu des larges catégories qui ont été exclus, qu'il s'agisse de titulaires de licence, de maîtrise ou de doctorat. Les manifestations se sont déplacées sur la place Florence au centre de la nouvelle ville, où le sit-in s'est transformé en occasion pour discuter de la politique éducative et fustiger ses défauts. La manifestation s'est déroulée sans confrontation avec les forces de l'ordre mobilisées sur place. À Meknès, des dizaines de manifestants ont également investi les rues pour protester contre la décision du ministère de Chakib Benmoussa, brandissant des slogans appelant à la suppression des deux conditions et à l'égalité des chances pour tous. D'autres manifestations ont eu lieu à Fès vendredi soir et à Casablanca, samedi soir. La récente décision du ministère de l'Education nationale a même sorti les syndicats de leurs gonds. Dans une déclaration à la presse, le secrétaire général de la Fédération nationale de l'enseignement (FNE), Abderrazak El Idrissi a estimé que les décisions «unilatérales sont rejetées» et interviennent «sans concertation avec les syndicats, malgré les deux séances de dialogue». Tout en qualifiant la décision d'«illégale», le syndicaliste a ajouté que ces conditions contredisent les exigences de la loi sur la fonction publique. «Elles sont inconstitutionnelles et perpétuent la discrimination entre les citoyens, puisqu'elles n'ont pas pris en compte la nature et les problèmes de la société marocaine», a-t-il ajouté. Et d'annoncer que ce sujet sera discuté lors de la prochaine réunion avec le ministère de l'Education nationale. Pour sa part, Abdelghani Erraki, secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement (CDT) a indiqué que les nouvelles conditions ont deux problèmes principaux, le premier lié à l'âge et le second en privant les employés de l'enseignement privé. «Ce que le ministre a publié perpétue un usage excessif et déraisonnable du pouvoir», a-t-il mis en garde. Article modifié le 2021/11/22 à 14h20