L'Iran « répondra résolument » à toute attaque israélienne, a mis en garde le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi lors d'un appel mardi avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, sur fond de vives tensions régionales. « L'Iran fait des efforts considérables pour protéger la paix et la sécurité de la région, mais est tout à fait prêt à répondre résolument à toute aventure » d'Israël et « à le lui faire regretter », selon des propos rapportés mercredi par le ministère iranien des Affaires étrangères. L'Iran a lancé le 1er octobre quelque 200 missiles sur Israël, dont plusieurs missiles hypersoniques pour la première fois. Israël a juré de faire payer à l'Iran le prix de son attaque. Ces frappes ont été présentées par Téhéran comme des représailles à l'assassinat en juillet dans la capitale iranienne du chef du Hamas palestinien, imputé à Israël. L'Iran dit avoir également agi en riposte à la mort d'un général iranien dans une frappe au Liban ainsi que de Hassan Nasrallah, qui a dirigé durant plus de 30 ans le Hezbollah libanais, soutenu financièrement et militairement par l'Iran. La riposte sera « mortelle, précise et surprenante », a mis en garde le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant. L'Iran ne reconnaît pas l'Etat d'Israël et fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, multiplie ces derniers jours les consultations dans la région pour tenter d'apaiser la situation. Il s'est rendu successivement au Liban, en Syrie, en Arabie saoudite, au Qatar, en Irak et à Oman, qui sert généralement d'intermédiaire pour des pourparlers indirects avec les Etats-Unis. Araghchi est arrivé mercredi en Jordanie, selon son ministère de tutelle, avant un déplacement prévu en Egypte et en Turquie. Mardi soir, le chef de la diplomatie iranienne s'était auparavant entretenu avec son homologue français Jean-Noël Barrot, d'après Téhéran. Il s'agit du deuxième échange de haut niveau entre les deux pays en moins d'une semaine. Dimanche déjà, le président iranien Massoud Pezeshkian avait parlé par téléphone à son homologue français Emmanuel Macron. Macron lui avait alors souligné « la responsabilité de l'Iran à soutenir une désescalade générale », selon la présidence française.