L'affaire « Escobar du Sahara », impliquant Saïd Naciri & Co, d'audience en audience, continue de se déployer sous les feux de l'actualité judiciaire. Ce vendredi 4 octobre, le tribunal s'apprêtait à examiner un nouveau chapitre de ce procès. Surprise ! Dans ce qui pourrait ressembler à une tragédie grecque revisitée, l'affaire « Escobar du Sahara » oscille désormais entre le théâtre des ombres et les rebondissements dignes d'un mélodrame juridique. Saïd Naciri, héros malgré lui et que les dieux du football semblent avoir abandonné chemin faisant, se retrouve sur la scène judiciaire, non pas pour ses exploits sportifs à la tête du WAC, mais pour une sombre histoire de villa au beau milieu des dunes. Ahmad Ahmad et « le Malien » au cœur du procès Et, comme dans toute tragédie antique qui se respecte, des personnages secondaires, mais hautement symboliques, émergent de l'ombre, tels qu'Ahmad Ahmad, ancien président de la CAF, dont la défense espère qu'il viendra leur rendre visite prochainement à la barre. On attend de lui que, tel un Deus ex machina, il parviendra démêler les fils d'une intrigue de plus en plus embrouillée. En effet, lors de l'audience de ce jour, les avocats de Naciri ont demandé ni plus ni moins la convocation d'Ahmad Ahmad. Rien que ça ! Il est donc tout à fait naturel que cette affaire, aux rebondissements infinis, prenne des airs de tragédie, dans laquelle alliances, trahisons et destins brisés se mêlent à des questions immobilières, loin des stades et des supporters. Et, qui sait, peut-être qu'au dernier acte, on nous surprendra avec un dénouement aussi inattendu qu'un but dans les arrêts de jeu... Mais trêve de plaisanteries ! La défense espère dans son énergie du désespoir et dans l'espoir que le témoignage, Ahmad Ahmad, puisse éclaircir certaines transactions immobilières suspectes (l'acquisition d'une luxueuse villa, élément central dans le procès en cours). Autrefois à la tête du football africain, l'ex-président de la CAF, avait été écarté de la scène publique après des accusations de corruption et de mauvaise gestion, mais son lien avec Naciri dans cette affaire n'avait jusqu'ici, jamais été exploré. Implications internationales et ramification du procès Le juge Ali Torchi s'en retrouve face à cette situation complexe, un peu dans l'embarras. D'un côté, les preuves contre Naciri semblent nombreuses, avec des mouvements financiers suspects et des témoignages incriminants. De l'autre, la stratégie de la défense visant à impliquer des figures extérieures comme Ahmad Ahmad et « le Malien » pourrait semer le doute quant à la réelle responsabilité de Naciri. Bref, on verra bien la réponse de la Cour à cette demande. Cela-dit, c'est surtout la présence d'El Hadj Ahmed Ben Ibrahim, dit « le Malien », qui capte toutes les attentions. Convoqué après un report d'audience la semaine dernière. Son témoignage est désormais une pièce maîtresse dans ce procès. La défense de Naciri mise dorénavant sur des témoins d'envergure internationale pour tenter de renverser la vapeur dans ce procès où les accusations de blanchiment d'argent, de trafic de drogue et d'association criminelle pèsent lourdement sur son client. L'audience de ce vendredi marque un tournant décisif dans cette affaire. En convoquant Ahmad Ahmad et El Hadj Ahmed Ben Ibrahim, la défense espère tisser une nouvelle toile de causalités et démontrer que Naciri n'était qu'un pion dans un jeu bien plus vaste orchestré par « le Malien ». Selon les arguments de la défense, Naciri aurait été instrumentalisé par ce réseau, lui-même dominé par des figures du narcotrafic mondial. Vers un baisser de rideau incertain Le procès de Saïd Naciri n'en est qu'à ses débuts malgré les nombreux reports d'auditions. Celles à venir promettent de lever le voile sur des réseaux occultes qui étendent leurs ramifications bien au-delà du Sahara. Si la défense parvient à introduire ces témoins de poids dans les débats, les prochains mois pourraient voir émerger de nouvelles révélations fracassantes. Pour l'heure, le sort de Naciri reste incertain. Mais, une chose est sûre : l'affaire « Escobar du Sahara » n'a pas fini de faire trembler les murs des tribunaux marocains et internationaux. Il ne s'agit plus seulement d'un procès local, mais d'une affaire à l'échelle de tout un continent.