Hespress a appris de sources proches du dossier du « Groupe Al-Khair » à Tanger qu'un tournant significatif s'est produit suite à l'arrestation de la présidente du groupe, désignée sous le nom de « Youssra ». Mercredi, le procureur du Roi près le tribunal de première instance de la ville a pris la décision de la renvoyer devant un juge d'instruction, qui a ordonné son incarcération tout en fixant une date ultérieure pour son audition. D'après les informations recueillies par le journal, « Youssra » passera sa première nuit à la prison « Asilah 2 », coïncidant avec le début des nuits fraîches d'automne. Elle rejoindra ainsi les autres personnes poursuivies dans cette affaire qui suscite une vive inquiétude au sein de l'opinion publique nationale. Les détails révélés indiquent que « Youssra » a passé une bonne partie des 72 heures sous garde à vue, où elle a été reçue par la police judiciaire, qui l'a entendue sur cette affaire controversée. Toujours selon ces sources, lors de sa première comparution devant le procureur, la présidente du groupe affichait un comportement « calme », répondant avec une froideur apparente aux questions posées, comme si elle les avait anticipées. Dans ce contexte, le juge d'instruction reprendra jeudi, l'audition des personnes impliquées dans l'affaire, qui comptent au total 15 personnes, dont 12 femmes et 3 hommes. Ces derniers seront confrontés aux plaignants qui les accablent de toutes parts. Les cercles proches du dossier attendent avec impatience d'atteindre cette phase sensible de l'enquête, qui passera par la confrontation des accusés. Cette confrontation mettra face à face la directrice du groupe et ses complices d'un côté, et les plaignants de l'autre. Elle devrait dévoiler de nombreux éléments intriqués dans ce qui est qualifié de « plus grande escroquerie de l'histoire du pays ». Il convient de rappeler que cette affaire controversée a donné lieu à des centaines de plaintes. On estime que le nombre de victimes pourrait atteindre un million de personnes, originaires de différentes villes marocaines, ainsi que des Marocains vivant à l'étranger, principalement en Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas, sans oublier d'éventuelles victimes des États-Unis et du Canada. Des dizaines de milliards de centimes ont été collectés, des sommes que les victimes réclament dans cette affaire complexe. Enfin, il est à noter que l'arrestation de la présidente du groupe a été accueillie avec soulagement par de nombreux plaignants, qui espèrent récupérer les sommes d'argent qu'ils avaient investies dans le groupe. Parmi eux, de nombreuses personnes proches de Youssra se retrouvent désormais face à elle depuis l'éclatement de l'affaire et son apparition devant les tribunaux.