Dans une déclaration commune signée par le Maroc, plusieurs pays réunis à Saint-Domingue de Guzmán, font un appel ferme à la sagesse et à la sérénité au Venezuela dans un contexte d'élections non démocratiques. Les pays appellent, entres autres, au « retour urgent » au Venezuela du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et à la vérification impartiale des résultats des élections. Considérant que la situation au Venezuela ne peut plus durer, surtout en ce moment crucial pour le pays et la région, les pays estiment que tous les acteurs sociaux et politiques doivent faire preuve de la plus grande retenue dans leurs actions publiques. Plusieurs pays disent s'engager à soutenir tous les efforts à cet égard, en plaidant toujours pour une solution véritablement vénézuélienne dans laquelle prévalent la démocratie, la justice, la paix et la sécurité. « Nous prenons note du rapport préliminaire du groupe d'experts de l'ONU sur les élections présidentielles au Venezuela. Il indique que le Conseil national électoral du Venezuela n'a pas encore présenté le procès-verbal électoral qui soutient la véracité des résultats annoncés le 2 août », affirment un groupe de pays soutenant la démocratie au Venezuela. Et de demander la publication immédiate de tous les procès-verbaux originaux et la vérification impartiale et indépendante des résultats électoraux de préférence par une entité internationale. « Tout retard dans ce processus remet en question les résultats publiés officiellement le 2 août 2024 », soulignent-t-ils, rappellant qu'une version numérique de plus de 80% des registres électoraux, donnent un résultat différent de celui publié par le Conseil électoral national du Venezuela. La déclaration à laquelle le Maroc a pris part, est signée également par l'Union européenne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, plusieurs pays d'Amérique latine comme l'Argentine, le Costa Rica, l'Equateur, Salvador, le Pérou et le Paraguay entre autres, en plus des pays européens signataires en leur propre nom, comme l'Espagne, les Pays-Bas, le Portugal... « L'acceptation et le respect de la dignité et de l'intégrité de toutes les personnes constituent les principes essentiels sur lesquels repose la coexistence au sein de toutes les nations. Nous demandons instamment que les principes démocratiques, ainsi que les droits de l'homme et les libertés fondamentales de tous les Vénézuéliens, soient respectés, et en particulier le droit de manifester pacifiquement et d'exercer la liberté d'expression », indiquent les signataires. Les pays disent observer avec « inquiétude » la situation dans le pays, notamment les détentions arbitraires de Vénézuéliens sans respect des procédure appropriées sont alarmantes. « Nous exprimons notre profond rejet de la répression des manifestants et de la violence qui a coûté la vie à de nombreux Vénézuéliens dans le contexte post-électoral », indiquent ils, en appelant en urgence les autorités à mettre fin aux violences et à libérer tous ceux qui ont été détenus, y compris les représentants de l'opposition. Pour rappel, le Venezuela passe par une crise démocratique profonde et un tour de force autoritaire depuis plusieurs années. Le même scénario s'était déroulé en janvier 2019 lorsque Nicolas Maduro, s'est proclamé vainqueur des élections présidentielles, et dont l'élection a été contestée par l'Assemblée nationale vénézuélienne dirigée par l'opposant Juan Guaido, reconnu par la plupart des puissances régionales et internationales comme président par intérim du pays. En 2019, le Maroc avait exprimé son soutien à toutes les actions menées afin de répondre aux aspirations légitimes du peuple du Venezuela à la démocratie et au changement, lors d'un entretien téléphonique entre le chef de la diplomatie, Nasser Bourita, et le président de l'assemblée de l'assemblée nationale, Juan Guaido. Durant cet entretien, Juan Guaido avait exprimé sa volonté de relancer, sur des bases saines et sereines, les relations de coopération entre le Maroc et le Venezuela, et de lever les obstacles qui ont pu entacher leur évolution. Le Maroc qui avait déjà appuyé la transition démocratique au Venezuela, avait confirmé la reconnaissance et le soutien du Maroc à l'Assemblée nationale vénézuélienne légitime présidée par Juan Guaidó, qualifié de « président par intérim » en 2021. Bourita avait souligné que la sortie de la crise vénézuélienne passe par des élections libres et démocratiques et avec des garanties internationales, notant qu' »une élection qui ne respecte pas ces principes ne peut être légitime ou valide ». Le Président de l'Assemblée nationale du Venezuela, Juan Guaidó, avait exprimé de son côté, son plein soutien à la proposition d'autonomie au Sahara marocain, dans le cadre de la souveraineté marocaine, qui constitue la seule solution à même de promouvoir la stabilité et la prospérité dans la région. A noter que la position du Maroc en faveur du processus démocratique au Venezuela, avait provoqué la colère de l'ambassadeur du Venezuela en Algérie. Le régime dirigé par Maduro au Venezuela a toujours été un soutien du séparatisme au Maroc et un proche de Brahim Ghali, le chef de la milice du polisario. Le chef du groupe séparatiste installé à Tindouf et soutenu par l'Algérie, a été l'un des premiers à féliciter Maduro pour sa « victoire » aux récentes élections présidentielles. L'actuel président vénézuélien, accusé d'abus envers ses opposants, a déjà exprimé à plusieurs reprises le soutien de son pays à la milice du polisario contre l'intégrité territoriale du Maroc.