La police mexicaine de la ville Mexicali, en Basse-Californie, a libéré 20 migrants marocains retenus en captivité par un gang criminel, rapportent des médias locaux. L'opération a été lancée à la suite de rapports de citoyens inquiets qui ont entendu des appels à l'aide provenant d'une maison. Selon Puntualizando, "20 étrangers qui se trouvaient dans une maison à Mexicali, en Basse-Caroline, ont été secourus par des agents de la Force d'État pour la sécurité des citoyens (FESC), avec le soutien de l'Institut national des migrations, après avoir reçu à un appel anonyme sur la ligne 089, où ils ont informés que des personnes seraient détenues contre leur gré". Les agents de FESC, ajoute le média, "ont trouvé un total de 20 étrangers, qui ont déclaré être originaires du Maroc et ont expliqué qu'ils s'étaient rendus en Égypte, puis à Madrid, en Espagne, pour prendre un vol à destination du Nicaragua, puis du Guatemala, où ils ont pris un train, puis un avion pour arriver à Mexicali, au Mexique". Ces derniers, souligne-t-on, "ont indiqué que dans cette ville, on leur ferait payer une forte somme d'argent en leur promettant de les aider à passer illégalement aux États-Unis, mais qu'ils n'avaient pas d'autres informations sur la procédure à suivre". L'immigration clandestine de Marocains vers les Etats-Unis via l'Amérique centrale prend de plus en plus d'ampleur Commentant pour Hespress Fr cette affaire, le secrétaire général du Centre marocain de recherche pour la globalisation « NejMaroc », Yassine El Yattioui, indique que "depuis 2022, le phénomène de l'immigration clandestine de citoyens marocains vers les États-Unis via l'Amérique centrale a pris une ampleur considérable". Cette migration, qui passe notamment par des pays tels que le Mexique, le Nicaragua et le Guatemala, est devenue un enjeu majeur pour les autorités de ces pays ainsi que pour les États-Unis, souligne l'analyste. En 2022, "le nombre de Marocains arrêtés à la frontière sud des États-Unis a dépassé les 5.000, un chiffre en nette augmentation par rapport aux années précédentes. Cette tendance s'est confirmée en 2023, où les autorités américaines ont signalé une hausse de près de 20 % du nombre de Marocains tentant d'entrer illégalement sur leur territoire via l'Amérique centrale", précise M. El Yattioui. L'un des facteurs clés de cette augmentation est, de l'avis du SG de NejMaroc, "l'essor des réseaux de passeurs, qui exploitent la vulnérabilité des migrants en leur promettant une traversée vers le « rêve américain » pour des sommes exorbitantes". Et de dire que "le Mexique est devenu un point de passage crucial pour ces migrants marocains. Les statistiques de l'Institut National de Migration du Mexique montrent que le nombre de Marocains interceptés à la frontière sud du Mexique a doublé entre 2022 et 2023, atteignant près de 3.000 personnes. Ce chiffre ne reflète probablement qu'une fraction du flux migratoire réel, beaucoup de migrants évitant les points de contrôle officiels". Les autorités mexicaines, ajoute M. El Yattioui, font face à un défi majeur en raison de la complexité croissante des routes migratoires, qui incluent des traversées périlleuses à travers des régions contrôlées par des cartels de la drogue, augmentant les risques pour les migrants. "Le Nicaragua, où l'obtention de visas pour les Marocains a été relativement facile jusqu'à récemment, est également devenu un hub stratégique pour cette migration", fait remarquer l'analyste. En 2022, note-t-il, "la police nicaraguayenne a signalé une augmentation significative du nombre de Marocains entrant dans le pays, beaucoup d'entre eux utilisant le Nicaragua comme point de départ pour traverser l'Amérique centrale vers le Mexique. Cependant, sous la pression des États-Unis, le Nicaragua a récemment durci ses conditions d'entrée pour les ressortissants marocains, ce qui a provoqué un redéploiement des routes migratoires vers des pays voisins comme le Guatemala". Le Guatemala, de son côté, "est devenu une autre étape clé pour les migrants marocains en route vers les États-Unis". En 2023, "les autorités guatémaltèques ont arrêté plusieurs groupes importants de Marocains près de la frontière avec le Mexique. Cette montée en puissance du passage par le Guatemala s'explique par le durcissement des politiques migratoires dans d'autres pays de la région, forçant les migrants à chercher des routes alternatives, souvent plus dangereuses et coûteuses", explique le SG de NejMaroc.