Les acteurs amazighs ont exprimé leur frustration face à la situation de la langue amazighe dans le système éducatif public marocain. Ils sont particulièrement préoccupés par la lenteur de son intégration dans les salles de classe et son exclusion du projet des « Écoles pionnières« , malgré son statut de langue officielle du pays. Trois groupes importants – la Coordination nationale des professeurs de langue amazighe, l'organisation Tamaynut et l'Organisation Voix de la femme amazighe – ont condamné la situation « inacceptable » du tamazight dans les écoles publiques. Ils soutiennent que l'état actuel reflète un « désengagement » par rapport aux dispositions constitutionnelles et aux recommandations internationales. Dans une déclaration commune, ces organisations ont mis en lumière plusieurs problèmes clés. Elles décrivent l'enseignement du tamazight comme souffrant de déséquilibre et de discrimination. Cela inclut une généralisation insuffisante de la langue dans les projets éducatifs et la maltraitance des enseignants spécialisés en amazigh. Les groupes critiquent l'absence du tamazight dans l'initiative des Écoles pionnières, qui vise à améliorer la qualité de l'enseignement. Cette exclusion, selon eux, prive le tamazight des avantages des mesures d'efficacité linguistique améliorées. Les enseignants de l'amazigh sont apparemment contraints d'enseigner des matières hors de leur domaine de compétence dans les Écoles pionnières, ce qui limite la présence et l'impact de la langue dans le système éducatif. La déclaration critique également le manque de tamazight dans les matériels pédagogiques, les outils de formation pour le programme de soutien TARL ( Teaching at the Right Level ), et les cahiers d'activités. L'amazigh est notablement absent des communiqués de presse, des supports de communication et de l'identité visuelle des activités ministérielles, y compris les championnats nationaux et les célébrations des journées mondiales et nationales. Les acteurs amazighs soulignent que le projet national de lecture, aligné sur la vision stratégique de réforme 2015-2030, exclut le tamazight. Cette exclusion ignore la publication croissante d'œuvres en amazigh et entrave la promotion culturelle de la langue. Les organisations critiquent une note ministérielle suggérant un enseignement optionnel de l'amazigh dans les écoles privées, ce qu'elles estiment perpétuer la discrimination contre la langue. La déclaration appelle à des actions urgentes, notamment la pleine mise en œuvre dans l'éducation publique. Les acteurs exigent le maintien des enseignants spécialisés en tamazight dans le primaire, la création de nouveaux postes pour le secondaire et l'inclusion du tamazight dans les programmes préscolaires et d'alphabétisation. Les groupes soulignent que le retard dans l'intégration de l'amazigh dans les centres de formation des enseignants entrave le développement de compétences de communication efficaces et de la conscience culturelle chez les futurs éducateurs. L'absence de tamazight dans l'offre éducative destinée aux enfants de la diaspora marocaine a un impact négatif sur leur apprentissage de la langue officielle et leur compréhension de la diversité culturelle du Maroc. Les acteurs amazighs concluent en mettant en avant le nombre limité de postes de spécialisation en langue amazighe dans les centres de formation des enseignants et la mauvaise qualité des manuels scolaires en amazigh. Ils critiquent également l'absence de programmes de langue amazighe dans de nombreuses facultés des lettres et des sciences humaines des universités marocaines.