Suite à l'incarcération de Saïd Naciri, président du Conseil préfectoral de Casablanca, à la prison locale d'Oukacha depuis le 22 décembre 2023 pour son implication dans l'affaire « Escobar du désert », les membres du Parti Authenticité et Modernité (PAM) de la métropole se mobilisent activement pour préserver la présidence du Conseil préfectoral de Casablanca et garantir ainsi la stabilité de l'alliance tripartite (RNI-PAM-PI). Ahmed Brija, député PAMiste, qui se retrouverait en situation d'incompatibilité s'il se portait candidat à la présidence du Conseil préfectoral de Casablanca en vertu de l'article 13 de la loi organique 27.11 relative à la Chambre des représentants – stipulant que « la fonction de membre de la Chambre des représentants est incompatible avec la présidence d'un conseil régional, préfectoral ou provincial, ou d'un conseil municipal de plus de 300 000 habitants » -, a précisé que la loi accorde un délai de six mois pour cesser d'exercer ces fonctions avant l'élection d'un nouveau membre. À la fin de la session de juin tenue cette semaine, qualifiée par certains élus comme étant la dernière sous l'ère de Saïd Naciri, Brija a alors affirmé qu'il « n'y a pas de négociations concernant la présidence du Conseil préfectoral, et que la présidence n'est pas une priorité« . Le dirigeant du PAM a insisté sur le respect des procédures et des formalités relatives à la présidence de ce poste, en attendant que le gouverneur de la région Casablanca-Settat, Mohamed Mhidia, convoque une session extraordinaire pour élire un nouveau président et un nouveau bureau. Depuis la première semaine suivant l'arrestation de Saïd Naciri, Brija, qui gère les affaires du Conseil en tant que premier vice-président, a laissé entendre lors d'une déclaration à la presse que la direction du Conseil préfectoral de Casablanca ne reviendrait pas à une personne extérieure au PAM. Il a à cet égard souligné que le parti fixerait son choix du candidat pour succéder à Saïd Naciri et trouverait un accord sur ce sujet, notant que la « transition » se fera à travers l'élection d'un nouveau président du Conseil préfectoral en remplacement de Naciri, conformément à l'accord tripartite des partis de la majorité, sans créer de problèmes. L'élu PAMiste a en ce sens exprimé son attachement à l'alliance et son respect du code d'éthique établi par les partis de la coalition, qui concerne les trois niveaux : le Conseil régional, le Conseil préfectoral et le Conseil municipal. Les membres du Conseil préfectoral agissent dans un esprit de consensus, a-t-il soutenu, en expliquant que depuis 2021, le conseil vote à l'unanimité sur les points des programmes des sessions inscrits à l'ordre du jour sans entrave aucune, les projets votés à l'unanimité relevant de l'intérêt général. Il est à noter que le Conseil préfectoral de Casablanca a connu, dans les premières semaines suivant l'arrestation de Saïd Naciri, une période de confusion lors de la tenue de ses sessions ordinaires en intérim. Pour rappel, Naciri est poursuivi par le juge d'instruction de la Cour d'appel de Casablanca dans l'affaire du trafiquant de drogue « Escobar du désert« . Il est notamment accusé « falsification, de fraude et d'escroquerie, ainsi que pour sa participation à une entente visant à détenir, commercer, transporter et exporter des drogues, et à faciliter la sortie et l'entrée de personnes marocaines vers et depuis le territoire marocain de manière habituelle et dans le cadre d'une organisation criminelle« .