Le photojournaliste Palestinien Motaz Azaiza, qui a été contraint de quitter la bande de Gaza en raison des multiples menaces de mort qu'il a reçues au cours des derniers mois en raison de sa couverture médiatique des attaques israéliennes contre les Gazaouis, qui ont fait pas moins de 36.000 morts depuis le 7 octobre, a reçu, mardi 4 juin, le Prix Liberté 2024 en Normandie, en France. Cela dit, cette distinction amplement méritée, pour laquelle 14.000 jeunes de différents pays du monde ont voté, n'a pas été du goût d'Israël, comme on peut le lire dans un communiqué émanant de son ambassade en France. I wished to be awarded this Freedom Prize the moment my country is free from the Israeli occupation. We -Palestinians- have been suffering from the atrocities committed by the israeli occupation since 1948. My people in Gaza are now being annihilated and starved while the... pic.twitter.com/Wq8CVEebfE — MoTaz (@azaizamotaz9) June 5, 2024 « C'est avec une profonde indignation que nous apprenons la décision de récompenser le photojournaliste palestinien Motaz Azaiza, connu pour son soutien affiché au Hamas, mouvement reconnu comme organisation terroriste par de nombreux pays dont la France. Cette distinction, censée honorer l'engagement pour la paix et la liberté, est décernée à un individu qui, au contraire, fait l'apologie du terrorisme et contribue activement à la propagation de contenus anti-israéliens et antisémites sur ses réseaux sociaux », peut-on lire dans le communiqué de l'Ambassade israélienne en France, publié ce mercredi 5 juin. Refusant l'attribution de cette récompense à l'un des journalistes palestiniens qui a le plus contribué à diffuser les atrocités de l'armée israélienne à Gaza, l'Ambassade israélienne a appelé les responsables du prestigieux Prix Liberté à « reconsidérer leur position et à retirer cette récompense morale et financière » à Motaz Azaiza. « Il est impératif de ne pas perdre de vue les valeurs que ce dispositif pédagogique véhicule, qui sont celles de la paix, de la liberté et du respect des droits humains. Valeurs qui devraient guider toute distinction honorifique », souligne le même communiqué. Depuis le déclenchement de la guerre en Palestine et les bombardements massifs de l'armée israélienne sur la bande de Gaza, ayant entraîné la perte de milliers de vies, en majorité des enfants, le terme « génocide » a été employé à plusieurs reprises pour décrire la situation à Gaza. En novembre 2023, et pour la première fois depuis le début du massacre à Gaza, des experts mandatés par l'ONU ont finalement admis qu'il existait « un grave risque de génocide » à Gaza. En effet, plusieurs experts mandatés par l'ONU, dont la rapporteuse spéciale sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés, ont déclaré dans un communiqué diffusé à Genève le jeudi 2 novembre 2023 que le peuple palestinien « court un grave risque de génocide » en pleine guerre entre Israël et le Hamas. « Nous restons convaincus que le peuple palestinien court un grave risque de génocide », ont écrit ces experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l'homme, bien qu'ils ne parlent pas au nom de l'ONU. De son côté, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu, le 26 janvier 2024, une décision demandant à Israël d'empêcher d'éventuels actes de « génocide » et de « prendre des mesures immédiates » pour permettre la fourniture « de l'aide humanitaire à la population civile de Gaza». Cette décision est intervenue après que l'Afrique du Sud a accusé Israël de violer la Convention des Nations unies sur le génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), affirmant que même l'attaque du Hamas du 7 octobre ne pouvait justifier de telles violations présumées à Gaza.