Après Rima Hassan, 7ème sur la liste LFI aux européennes, la cheffe de file des députés Insoumis Mathilde Panot a annoncé mardi être, à son tour, convoquée par la police dans le cadre d'une enquête pour "apologie du terrorisme". En cause, un communiqué publié par le groupe parlementaire après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. "C'est la première fois dans toute l'histoire de la Cinquième République qu'une présidente d'un groupe d'opposition à l'Assemblée nationale est convoquée pour un motif aussi grave", a assuré Mathilde Panot dans un communiqué, en dénonçant "une instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques". Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a aussitôt fustigé "un événement sans précédent dans l'histoire de notre démocratie". "On sait dorénavant qui menace la liberté de conscience et pourquoi: protéger un génocide !", a-t-il ajouté, en référence à la situation à Gaza. Les Insoumis ont fait de la guerre au Proche-Orient et de la défense de la cause palestinienne le grand axe de leur campagne pour les élections européennes du 9 juin, dénonçant régulièrement un "génocide" à Gaza. Le 7 octobre, le groupe parlementaire LFI avait publié un texte qui avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l'attaque du mouvement islamiste du Hamas, décrite comme "une offensive armée de forces palestiniennes", et "l'intensification de la politique d'occupation israélienne" dans les territoires palestiniens. Quelques jours plus tard, cette élue avait estimé dans une interview que le Hamas était "un mouvement de résistance qui se définit comme tel" et qui "résiste à une occupation". Des propos à la suite desquels le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait saisi la justice pour "apologie du terrorisme".