Les opérations humanitaires à Gaza sont « proches de l'effondrement », bien que de nombreuses familles se retrouvent dans une situation désespérée avec un peu de nourriture et d'eau potable, a dévoilé le Programme alimentaire mondial (PAM). Face à cette pénurie, les familles à Gaza ont besoin de toute urgence d'un afflux d'aides. Le PAM a d'ailleurs mis en garde que les offensives israéliennes dans le nord et le sud de la bande de Gaza, ainsi que la fermeture des points de passage frontaliers, « vont précipiter une catastrophe humanitaire et une aggravation de la faim ». « Les opérations humanitaires à Gaza sont sur le point de s'effondrer, et si la nourriture et les autres fournitures ne reprennent pas en quantités massives, des conditions proches de la famine se répandront », a indiqué Abeer Etefa, porte-parole du Bureau du PAM au Moyen-Orient, sur ses réseaux sociaux. De plus, l'agence onusienne a précisé que l'escalade des affrontements militaires dans le sud et certaines zones du nord, conjuguée aux multiples blocages aux points de passage frontaliers, va précipiter « une catastrophe humanitaire et une nouvelle famine ». « Si la nourriture et les fournitures humanitaires ne commencent pas à entrer massivement dans Gaza, le désespoir et la faim se répandront », a insisté le PAM. L'alerte survient alors que près de la moitié de la population de Rafah, soit plus de 800.000 personnes, cherche désespérément nourriture et abri dans les zones centrales de la bande de Gaza et à Khan Younis. Actuellement, il n'y a aucune distribution de nourriture dans le sud de Gaza, à l'exception de quelques stocks limités destinés aux cuisines communautaires pour des repas chauds. En outre, l'agence a fait savoir que moins de 100 camions ont pénétré dans le sud de Gaza depuis le 6 mai, représentant la plus faible quantité de produits humanitaires depuis décembre, ce qui rend le risque de famine très réel. Par ailleurs, le PAM a noté qu'il ne peut accéder à son principal entrepôt à Rafah en raison des hostilités, et la fermeture des points de passage dans le sud empêche l'acheminement de nourriture, de carburant et d'aide. Malgré ces obstacles, le PAM s'efforce de distribuer les produits restants. Depuis début mai, l'agence a fourni environ 4,4 millions de repas chauds via 70 cuisines communautaires et a produit plus d'un million de paquets de pain plat. De son côté, l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré: « Pour des milliers de familles palestiniennes, il n'y a plus d'endroit où aller : les opérations militaires et les bombardements constituent une menace permanente, les bâtiments sont réduits à l'état de ruines. Aucun endroit n'est sûr à Gaza ». Les personnes ayant besoin d'aide sont « des familles vivant parmi les décombres dans des écoles endommagées, manquant de tentes, de services essentiels et de fournitures vitales », a ajouté l'UNRWA. Sur un autre registre, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a rapporté une augmentation des maladies transmissibles, dont la diarrhée et l'hépatite A, dans la bande de Gaza. Malgré la fourniture continue de soins de santé par l'UNRWA, les abris surpeuplés et l'assainissement limité posent de graves risques pour la santé. Les forces israéliennes ont également pris d'assaut l'hôpital al-Awda, assiégé depuis dimanche dernier, mettant en danger les patients, le personnel médical et les civils à l'intérieur.