La famine menace la population de la bande de Gaza, a mis en garde le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), soulignant que les approvisionnements demeurent insuffisants pour palier au niveau de la faim observé par le Programme dans l'enclave palestinienne. ''Il est très probable que la population de Gaza, particulièrement les femmes et les enfants, sont à haut risque de famine si le PAM n'est pas en mesure de fournir un accès continu à de la nourriture'', apprend-on d'un communiqué du Programme onusien. L'agence de l'Onu, basée à Rome, précise qu'elle a ''livré de la nourriture vitale à plus de 120.000 personnes à Gaza depuis vendredi dernier, jour de l'entrée en vigueur de la trêve humanitaire''. La directrice du PAM pour le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et l'Europe de l'Est, Corinne Fleischer, a déclaré que grâce cette trêve temporaire, ''nos équipes ont commencé à agir sur le terrain, et se rendre dans des zones où nous n'avions pas pu se rendre depuis longtemps (...) Ce que nous voyons est catastrophique''. ''Le risque élevé de famine est désormais sous nos yeux, et pour le prévenir, le PAM doit être en mesure d'apporter de la nourriture à grande échelle et de la distribuer en toute sécurité'', a-t-elle ajouté. Fleischer estime qu'une ''trêve de six jours n'est pas suffisante pour apporter toute l'assistance nécessaire'', ajoutant que ''les habitants de Gaza doivent manger quotidiennement, et pas seulement pendant six jours''.
''Faim, désespoir et ravage''
De son côté, le représentant du PAM en Palestine, Samer Abdeljaber, a déclaré que les équipes de l'agence onusienne lui ont fait état de ''la faim, du désespoir et du ravage'' qu'elles ont constatés parmi les personnes qui n'avaient reçu aucune aide depuis des semaines. Il a déclaré que la trêve temporaire a permis d'avoir un espace de soulagement, ''qui, nous l'espérons, ouvrira la voie à un calme à long terme. L'accès sûr et sans entrave à l'aide humanitaire ne peut pas s'arrêter maintenant''. La situation humanitaire dans toutes les zones de la bande de Gaza devient plus difficile, car les autorités d'occupation continuent de fermer les points de passage de la bande de Gaza et se limitent à n'autoriser que de petites quantités d'aide à entrer par le point de passage de Rafah séparant le territoire égyptien, comme le disent les résidents. Malgré l'augmentation du nombre de camions d'aide humanitaire qui sont passés dans le cadre de l'accord de « trêve humanitaire », cela n'a pas résolu la grave crise de manque de fournitures pour la population, qui vit dans des conditions très pauvres, similaires à celles qui lui sont arrivées en 1948, lorsque les gangs sionistes les ont expulsés de force de leurs terres. Par exemple, la crise de nombreuses denrées alimentaires et autres biens n'a pas été résolue, et les propriétaires de grands centres commerciaux dans la bande de Gaza affirment que la solution à la crise ne consiste pas seulement à apporter de l'aide, mais qu'ils doivent importer et apporter en grandes quantités de nourriture et de produits de première nécessité, afin qu'ils puissent ouvrir leurs centres commerciaux et les vendre à la population.
De nombreux entrepôts de marchandises détruits par les raids
Ils affirment également qu'il existe de nombreux entrepôts contenant des quantités de marchandises, soit détruites lors des attaques de l'armée d'occupation, soit complètement épuisées ces derniers jours, en raison de la grande demande. Dans de nombreuses zones du centre et du sud de la bande de Gaza, les centres et les magasins ont fermé leurs portes, tandis que d'autres se sont limités à vendre du matériel de nettoyage, de petites quantités de thé, des boîtes de sauce tomate et de petites quantités d'huiles. Les rayons des magasins encore en activité étaient vides de nombreuses denrées alimentaires, comme des conserves, des légumineuses, de la farine, du riz et des pâtes, car ces produits sont désormais vendus en petites quantités sur des « stands » et à des prix élevés. Jusqu'à présent, malgré le passage de camions d'aide supplémentaires, les boulangeries n'ont pas repris le travail, après avoir été arrêtées il y a plus de deux semaines, ce qui rend les habitants confrontés à de grandes difficultés pour cuire la farine, en raison de la rareté du gaz de cuisine et de la pénurie de farine. Jusqu'à présent, toutes les familles de la bande de Gaza n'ont pas reçu les quantités de farine que l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA) a pu livrer à la population. Files d'attente de gaz Dans le cadre de l'accord de « trêve humanitaire », de petites quantités de gaz de cuisine ont été autorisées à entrer, mais aucune de ces quantités n'est parvenue aux boulangeries pour reprendre le travail et atténuer la grande crise que traverse la population pour obtenir du pain. En outre, en obtenir une petite quantité pour les foyers demande beaucoup d'efforts, en raison des petites quantités et de la forte demande, a incité les propriétaires de stations-service à remplir la moitié d'une bouteille de gaz de cuisine pour chaque famille pouvant accéder à ces stations. Les stations qui recevaient de petites quantités de gaz avaient de grandes files d'attente s'étendant sur des centaines de mètres, rapporte le journal Al-Quds Al-Arabi. Youssef Al-Assar, un chef de famille qui s'est rendu avec certains de ses voisins dans une station-service située à plus de 15 kilomètres de sa zone résidentielle et située aux débuts de la ville de Khan Yunis, a déclaré qu'il avait fait la queue pour plus de cinq heures, mais finalement lui et ceux qui l'accompagnaient n'ont pu remplir aucune bouteille. Il convient de noter que le gaz de cuisine a commencé à entrer dans la bande de Gaza dès le premier jour de la « trêve humanitaire », après s'être arrêté depuis le premier jour du début de la guerre israélienne contre Gaza, sous la supervision des Nations Unies.