Quatre mois après la dernière opération de rapatriement, qui avait vu 38 Marocains être remis par les autorités algériennes à leurs homologues marocaines, le poste frontière « Zouj Bghal » reliant Maghnia en Algérie à Oujda au Maroc, a de nouveau été ouvert de manière exceptionnelle ce mercredi pour permettre le rapatriement de 15 autres Marocains détenus dans les prisons algériennes. Hassan Amari, président de l'Association marocaine d'aide aux migrants en situation difficile à Oujda, a déclaré à Hespress que ce rapatriement fait suite à plusieurs appels lancés par son association aux responsables marocains et algériens, y compris le président algérien Abdelmadjid Tebboune et les ministères des Affaires étrangères des deux pays. Des difficultés techniques avaient effectivement retardé les opérations de rapatriement des détenus marocains et des corps des défunts qui se trouvent dans les morgues algériennes. L'association espère que dans les prochains jours, une solution sera trouvée pour une série de dossiers en attente, concernant près de 300 jeunes détenus dans les prisons et centres de rétention algériens, malgré l'achèvement de toutes les procédures nécessaires pour certains d'entre eux. Il y a également six corps qui attendent la finalisation des procédures administratives et techniques pour être rapatriés, parmi lesquels se trouvent deux corps de jeunes femmes dont le rapatriement est en attente depuis plus de six mois. Amari a souligné qu'il est inacceptable que les enquêtes sur les jeunes accusés de migration irrégulière durent un an et demi. Il a exprimé l'espoir que la date du 22 mai 2024 marquera un tournant dans la crise des Marocains bloqués en Algérie, rappelant les conditions difficiles auxquelles leurs familles sont confrontées, notamment à l'approche de l'Aïd al-Adha. Le président de l'association a également rappelé que son organisation dispose de plus de 290 dossiers de Marocains portés disparus en Algérie, dont on ignore s'ils sont emprisonnés ou décédés. En conclusion, cette opération de rapatriement, bien que saluée, met en lumière la situation difficile des Marocains détenus ou disparus en Algérie, ainsi que les efforts continus nécessaires pour résoudre ces dossiers humanitaires complexes.