La deuxième session du procès en appel des 41 activistes du Hirak du Rif en plus du journaliste et directeur de publication du site Badil.info Hamid El Mahdaoui a eu cette après-midi du 17 décembre dans une atmosphère aussi tendue que d'habitude. Faits saillants. Le détenu du Hirak ayant observé le plus grand nombre de jours de grève de la faim depuis son arrestation, Rabiî Lablak s'est littéralement déchaîné devant le président de la séance, le juge Lahcen Ettolfi. Lorsque ce dernier lui a demandé de décliner son identité, la réponse de l'activiste était sans appel : « Non. Je ne la déclinerais pas et je ne participerais pas à cette mascarade. C'est le même scénario qui s répète à chaque fois », s'écriait-il depuis le prétoire. Le condamné à 5 ans de prison ferme et à une amende de 2000 DH en premier ressort poursuit: « C'est pareil que chez le juge d'instruction, puis en première instance. Et quand je lis le justificatif du jugement, je trouve la mention ''selon ses déclarations durant l'instruction préliminaire''. À quoi servent donc nos déclarations deuvant le tribunal ? ». Admonestant Rabiî Lablak pour ses déclarations qualifiées d'« outrageuses », le juge reprend la parole en demandant à son interlocuteur de rejoindre le box des accusés. Après avoir joint en appel le dossier juridique du journaliste et directeur de publication du site Badil.info Hamid El Mahdaoui à celui des 41 activistes du Hirak rifain jugés à Casablanca, les avocats du comité de défense ont entamé leur plaidoyer. C'était le moment choisi par le leader du Hirak, Nasser Zefzafi qui, depuis la cage vitrée de la salle d'audience, a pris la parole : « nous informons le tribunal que nous avons décidé de nous retirer du procès parce que nous refusons de nous mettre dans cette cage. Nous ne sommes pas des criminels, mais des détenus politiques ». Il a ensuite demandé « un temps de suspension pour discuter avec sa défense pour des raisons qui touchent le bon déroulement d'un procès équitable », sans citer nommément quel est ce motif. Après confirmation de la requête du leader, condamné à 20 ans de prison ferme en première instance, par le bâtonnier Abderrahim Jamâï et Me Mohamed Aghenaj, le juge Lahcen Ettolfi approuve et déclare la séance levée.