A l'approche du mois d'avril, les couloirs syndicaux au Maroc bourdonnent à nouveau d'anticipation et d'excitation en prévision de la prochaine édition du dialogue social tripartite. Cet événement crucial rassemble le gouvernement, les syndicats, et les représentants des employeurs du secteur privé, incarnés par la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). D'après les informations disponibles, cette réunion tant attendue est programmée pour la semaine prochaine. C'est ce qui a été confirmé ce jeudi 21 mars par le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lors de la conférence de presse hebdomadaire tenue à l'issue du Conseil du gouvernement, notant que le gouvernement actuel a travaillé à son « institutionnalisation« . « Le dialogue social n'est plus tenu de manière anarchique, sans rendez-vous fixe ni date précise, comme cela était le cas auparavant. C'est désormais une pratique institutionnalisée. Il était prévu que le gouvernement se réunisse avec les syndicats en septembre dernier, mais cela a coïncidé avec le séisme qui a touché notre pays. Il était donc naturel que ce round du dialogue social soit reporté à aujourd'hui. Le gouvernement va maintenant recevoir les syndicats pour discuter de plusieurs dossiers qui revêtent une grande importance dans le débat public« , a expliqué Baitas. Par ailleurs, il a noté que « l'Exécutif a pris l'engagement de consulter les syndicats sur toutes les grandes réformes qu'il entreprend. De plus, il a toujours été à l'écoute des diverses questions urgentes qui se posent, notamment celles émanant des syndicats« . « Nous considérons que les véritables réformes des différents chantiers que connaît notre pays doivent démarrer à partir de ce dialogue institutionnel avec les partenaires sociaux que nous respectons« , a-t-il conclu. D'autre part, une source syndicale bien informée, a révélé que les syndicats marocains impliqués dans cette dynamique ont été informés de manière informelle sur les préparatifs de la session d'avril du dialogue social. Cette session promet d'aborder une panoplie de sujets en suspens et variés, après le report de la dernière session prévue pour septembre et octobre 2023. Toutefois, les centrales syndicales attendent toujours des invitations formelles pour participer à cette nouvelle session de dialogue, accompagnées des points à l'ordre du jour. Les négociations devraient reprendre en se basant sur ce qui a été convenu lors de l'accord d'avril 2022, qui a institué deux réunions par an, en septembre et en avril, pour maintenir le rythme du dialogue social. Selon les informations recueillies par Hespress, l'agenda de la session d'avril sera chargé de dossiers cruciaux pour toutes les parties impliquées. Il s'agira notamment du lancement de réformes majeures prévues par le gouvernement pour la deuxième moitié de son mandat. Parmi celles-ci figurent la réforme des régimes de retraite, ainsi que l'adoption de lois régissant le droit de grève et les syndicats. Précédant cette session attendue, une réunion de travail présidée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, s'est tenue le mardi 19 mars à Rabat. Lors de cette réunion, Akhannouch a annoncé que les discussions se concentreraient sur les réformes des régimes de retraite, dans le cadre d'une approche participative avec les partenaires sociaux, en vue de la prochaine session du dialogue social. Il a également profité de son intervention lors d'une séance plénière à la Chambre des représentants le 5 février 2024 pour réaffirmer l'engagement du gouvernement à lancer un nouveau cycle de dialogue social, conformément au Pacte national du dialogue social.