Bien que les épisodes de sécheresse ont persisté tout au long de ces dernières années, le secteur agricole a connu une progression significative de sa valeur ajoutée, enregistrant une croissance moyenne de 6,3% au cours des neuf premiers mois de l'année 2023, dévoile la dernière note de conjoncture de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF). Cette hausse fait suite à un recul de 12,9% observé l'année précédente, marquant ainsi un remarquable rebond. Malgré des conditions climatiques peu favorables, le secteur a affiché une résilience notable, avec des augmentations respectives de 5,7%, 6,3% et 6,9% au troisième, deuxième et premier trimestre de 2023, indique la note de conjoncture du mois de février 2024. Le document affirme que la campagne agricole 2023/2024 se déroule dans un contexte persistant de déficit pluviométrique. Au 31 janvier 2024, le cumul des précipitations était inférieur de 37,6% par rapport à la campagne précédente et de 40,2% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Le taux de remplissage des barrages s'élevait à 24,8% au 14 février 2023, en baisse par rapport aux 31,8% enregistrés un an auparavant. Les cultures d'automne de la campagne actuelle ont été réalisées sur une superficie de 2,8 millions d'hectares à la mi-janvier 2024, dont 2,3 millions d'hectares consacrés aux cultures céréalières. Les cultures de légumes ont quant à elles occupé une superficie de 90.600 hectares, soit 90% de la superficie prévue pour cette année. Concernant les cultures d'hiver, 11.000 hectares étaient en place au 15 janvier 2024, sur les 67.000 hectares prévus pour cette année. Les cultures sucrières ont concerné 22.500 hectares, soit 42% de la superficie programmée. Le programme national de semis direct se poursuit sur une superficie qui a atteint 106.000 hectares au 15 janvier 2024, sur les 200.000 hectares prévus pour cette année. La DEPF rappelle notamment que face à la raréfaction des ressources hydriques, un plan d'action d'urgence a été présenté en janvier 2024 pour garantir le bon déroulement de la campagne. Ce plan prévoit diverses mesures à court et moyen terme, notamment l'optimisation de l'utilisation des ressources hydriques des barrages, des forages et des stations de dessalement existantes, ainsi que l'accélération de projets en cours tels que l'interconnexion entre les bassins du Sebou, du Bouregreg et d'Oum Rabia, le programme national des stations de dessalement de l'eau de mer, le programme de réutilisation des eaux usées épurées et le programme d'économie de l'eau. Par ailleurs, le secteur d'agriculture et agroalimentaire a enregistré un chiffre d'affaires à l'export quasiment stable (-0,1%) à la fin de l'année 2023, après une forte progression de 19,1% en 2022, atteignant ainsi les 83,1 milliards de dirhams. Cette performance comprend une augmentation de 1,2% au quatrième trimestre 2023 et de 1,7% au troisième trimestre 2023, avec une quasi-stagnation au premier trimestre (+0,1%) et une baisse de 2,6% au deuxième trimestre 2023. S'agissant des débarquements du secteur de la pêche côtière et artisanale, ceux-ci ont enregistré une hausse de 15,2% en volume en janvier 2024, après avoir baissé de 36,2% un an plus tôt. Cette augmentation est principalement due à la bonne performance des débarquements de céphalopodes (+47,1%), de poissons blancs (+12,4%) et d'algues (+73,8%), malgré la baisse des débarquements de poissons pélagiques de 4,3%. En termes de valeur, ces débarquements ont augmenté de 18,7% en janvier 2024, après avoir reculé de 17,9% un an plus tôt. Cette progression s'explique en grande partie par l'augmentation de la valeur des débarquements de céphalopodes (+21,7%), et dans une moindre mesure, des poissons pélagiques (+19,3%), des poissons blancs (+7,1%) et des algues (+30,1%). En ce qui concerne les exportations du secteur de la pêche et de l'aquaculture, elles ont augmenté de 7,2% à la fin de l'année 2023.