Le dernier rapport de la DEPF du mois de mai apporte de bonnes nouvelles surtout concernant les activités primaires. Avec une bonne campagne céréalière et une forte probable reprise du secteur de l'élevage après deux campagnes de sécheresse et une hausse significative des ventes du ciment, les indicateurs sont de bon augure. "Le Maroc a réalisé une très bonne campagne céréalière estimée à 98 millions de quintaux", annonce la DEPF dans sa dernière note de conjoncture au titre du mois de mai 2021. "D'après les dernières données du Département de l'agriculture, la production prévisionnelle des trois principales céréales pour la campagne 2020-2021 est estimée à 98 Millions de quintaux, en augmentation de 54,8% par rapport à la moyenne des cinq dernières années et de 206% par rapport à la campagne précédente", souligne le rapport, précisant que cette production, par espèce, serait répartie en 48,2 millions de quintaux (qx) de blé tendre, 23,4 millions de quintaux de blé dur et 26 millions de quintaux d'orge. "En termes de performance, cette campagne est considérée parmi les meilleures campagnes des dix dernières années, tirant profit des bonnes conditions climatiques, soit une pluviométrie de 291 mm au 29 avril, en augmentation de 32% par rapport à la campagne précédente et caractérisée par une bonne répartition temporelle et spatiale", se félicitent les analystes de la DEPF, notant qu'en termes de rendement, la campagne 2020-2021 a enregistré un rendement prévisionnel supérieur de 10% au rendement moyen des cinq meilleurs campagnes céréalières (20,1 qx/ha) depuis 2008 et ce, pour une superficie céréalière semée de 4,35 millions d'hectares. Et de faire ressortir notamment qu'en dehors des céréales, les autres cultures affichent un état favorable notamment la betterave à sucre. "Les agrumes et les oliviers en stade de floraison affichent de bonnes perspectives, mais ils restent, toutefois, tributaires de l'évolution des conditions météorologiques, particulièrement les températures des mois de mai et juin", pronostique la même source, ajoutant, par ailleurs, que la situation alimentaire du cheptel, et grâce aux disponibilités fourragères sur parcours et à la bonne campagne céréalière en vue, s'est nettement améliorée depuis le début de la campagne, augurant d'une reprise du secteur de l'élevage après deux campagnes de sécheresse. "Au terme du premier trimestre 2021, les exportations du secteur d'agriculture et agro-alimentaire ont enregistré une légère hausse de 0,6%, sous l'effet conjoint de l'augmentation des ventes à l'étranger des produits d'«agriculture, sylviculture et chasse» de 2,6%, et le recul de celles de l'industrie alimentaire de 1,9%", rapporte la DEPF, soulignant que les trois premiers mois de l'année en cours ont enregistré le repli du volume des débarquements de la pêche côtière et artisanale avec une atténuation significative à -1,3% après -11,3% un an auparavant et leur valeur s'est appréciée de 21,1% après une baisse de 10,9%. Et de préciser : "Le recul en volume recouvre, particulièrement, un retrait des captures de poisson blanc (-21,5%) et des algues (-16%), partiellement compensé par la hausse de celles des céphalopodes (+14,4%), de poisson pélagique (+0,4%) et des crustacés(+54,5%)". Bonne performance de la production de phosphates Concernant les activités secondaires, la note fait état d'une bonne performance de la production de phosphates et dérivés à fin mars dernier. "Le secteur extractif a clôturé le premier trimestre 2021 sur une hausse de la production de phosphate roche, principale composante du secteur, de 6,6%, après une quasi-stagnation l'année précédente (+0,1%)", renseigne-t-on, relevant que de son côté, la production des dérivés de phosphate s'est renforcée de 6,4%, après +7,3% un an plus tôt, suite à la consolidation de la production de l'acide phosphorique de 11,5% et de celle des engrais de 3,4%. La DEPF fait savoir également qu'au titre de la même période, la valeur des exportations de phosphates et dérivés s'est raffermie de 21,7%, bénéficiant d'un raffermissement au mois de mars de 42,3%, après +3,9% en février et +12,6% en janvier 2021, avant de préciser que l'évolution du mois de mars recouvre le renforcement des expéditions de phosphate roche (+23,8% en valeur et +18,3% et en volume) et de ses dérivés (+45,7% en valeur et +24,5% en volume). Par rapport à la production de l'énergie électrique, la même source révèle qu'elle s'est accrue de 0,7% au terme du premier trimestre 2021, après un recul de 2,2% à fin février 2021 et de 3,1% à fin mars 2020. "Pour le seul mois de mars 2021, la production de l'énergie électrique s'est améliorée de 6,7% comparativement au mois de mars 2020", affirme-t-on, ajoutant que "Compte tenu d'une hausse du volume de l'énergie nette appelée de 0,1%, le volume importé de l'énergie électrique s'est replié de 31% à fin mars 2021, après une hausse de 99,3% un an auparavant, et celui de l'énergie exportée s'est amélioré de 9,2%, après un repli de 67,3%". Hausse significative des ventes du Ciment Quant à la consommation de l'énergie électrique, elle a, selon la DEPF, reculé de 1% à fin mars 2021, après un retrait de 1,9% à fin février 2021 et une hausse de 1,7% à fin mars 2020. "Cette évolution s'explique par le recul de la consommation de l'énergie de basse tension de 4,7%, atténué par la légère augmentation des ventes de l'énergie de « très haute, haute et moyenne tension » de 0,3%, après +4,7% et +0,7% respectivement un an auparavant", confirme la note. La DEPF se réjouit également du volume des ventes de ciment, principal baromètre du secteur du BTP, qui a a plus que doublé (+111,6%) au cours du mois d'avril 2021 après un recul de 55,6% en avril 2020 et ce, sous un effet de base relatif aux restrictions imposées à l'activité économique au T2-2020. "Cette évolution a concerné l'ensemble des segments, notamment, la distribution (+85,3%), le béton prêt à l'emploi (+276,1%), le béton PREFA (+136,4%), le bâtiment (+184,8%) et l'infrastructure (+49,2)", met en relief la note, ajoutant qu'au terme des quatre premiers mois de 2021, la croissance des ventes de ciment a été portée à +19,5%, après +3,9% à fin mars 2021 et ce, après avoir enregistré un repli de 20,8% à fin avril 2020 et une hausse de 6,2% à fin avril 2019.