Le système judiciaire espagnol est sur le point de mettre fin à une entreprise criminelle impliquée dans la falsification de documents et de dossiers médicaux. Cette organisation vise à obtenir frauduleusement des visas d'entrée en Espagne, facilitant ainsi l'immigration irrégulière. Selon les informations rapportées par la presse ibérique, ce réseau clandestin, composé de plus de 22 individus, comprend des citoyens algériens ainsi que des membres affiliés au mouvement séparatiste du front polisario. Un rapport détaillé publié par le Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf, connu sous le nom de « FORSATIN », a mis en lumière les pratiques illégales orchestrées par ce réseau. Les investigations menées par les autorités espagnoles ont révélé le rôle central d'un individu, Lahcen El Bassir, étroitement lié à un haut dirigeant du front polisario. El Bassir aurait exploité son emploi saisonnier au sein de la Croix-Rouge espagnole pour faciliter l'entrée en Espagne de personnes affiliées au front séparatiste. Son rôle consistait à fournir de fausses invitations et à falsifier des dossiers médicaux, présentant ainsi une nécessité de traitement médical en Espagne pour les bénéficiaires. Ce schéma frauduleux ne s'arrête pas là. Le réseau opère en étroite collaboration avec des acteurs algériens pour authentifier les documents nécessaires à l'obtention des visas et pour préparer des dossiers médicaux falsifiés. Les enquêtes révèlent que les individus détenteurs de ces visas entrent en Espagne par divers moyens, aériens et maritimes. À leur arrivée, Lahcen El Bassir les accueille et les loge dans des établissements affiliés à la Croix-Rouge internationale, profitant également du soutien d'associations affiliés au polisario. L'ampleur de l'activité criminelle est stupéfiante. Le réseau a facilité le déplacement clandestin de dizaines de Sahraouis des camps, ainsi que des ressortissants algériens de Tindouf et même des Mauritaniens se faisant passer pour des Sahraouis. Ces individus ont réussi à obtenir frauduleusement des visas espagnols et des documents de résidence entre 2017 et 2019. Face à ces révélations, le juge espagnol en charge de l'affaire a préconisé des sanctions sévères à l'encontre des auteurs de ces actes, considérant leurs actions comme relevant du crime de traite des êtres humains, en violation de la loi et des accords internationaux. Réagissant à ces développements, Ramadan Massoud, président de l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme à Madrid, approché par Hespress, a souligné « la nature dévastatrice de ces activités criminelles ». Il a mis en lumière « le lien direct entre le chef du réseau et un haut dirigeant du front polisario, Brahim Ghali ». Massoud a déploré « la persistance de la corruption au sein des camps de réfugiés, dénonçant le désarroi moral et politique dans lequel est plongé le polisario ». Il a accusé « les éléments du front séparatiste, en collusion avec des officiers algériens, d'exploiter la détresse des réfugiés pour servir leurs propres intérêts, alimentant ainsi un cycle de corruption et de criminalité ». Massoud a également soulevé « d'autres scandales impliquant le front polisario en Espagne, notamment celui de l'exploitation sexuelle des mineurs des camps ». Il a affirmé que « son association avait déposé plusieurs plaintes auprès de la justice espagnole à ce sujet ». En conclusion, Massoud a exprimé « le désir des habitants des camps pour une résolution pacifique du conflit du Sahara ». Il a appelé à « la prise de conscience quant à l'exploitation pernicieuse de la situation des réfugiés par les dirigeants du polisario et l'armée algérienne ». Pour lui, il est impératif « de mettre fin à cette exploitation et de trouver une solution qui serve véritablement les intérêts des réfugiés sahraouis, loin des calculs politiques et des intérêts personnels ».