Le gouvernement marocain a assuré, samedi 22 mai, qu'il y a «quatre généraux d'un pays du Maghreb», en allusion évidente à l'Algérie, impliqués dans «l'entrée frauduleuse avec des documents falsifiés» sur le territoire espagnol du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, une exfiltration non annoncée qui a provoqué une crise sans précédent entre Rabat et Madrid. Le directeur général des affaires politiques du ministère des Affaires étrangères, Fouad Yazourh, a déclaré aujourd'hui dans un communiqué à la presse qu'en Espagne «une enquête doit être menée, qui nous l'espérons sera transparente, pour faire la lumière sur toute cette affaire». Début juin, Brahim Ghali sera entendu dans les dépendances de l'Audience nationale, juridiction spécialisée dans les affaires politiques et financières qui siège à Madrid. Une enquête préliminaire a été rouverte contre Ghali, qui avait été classée en raison des difficultés d'identification des 28 personnes, dont des officiers algériens, visées dans la plainte de l'Association sahraoui pour la défense des droits de l'Homme (Asadedh). L'association y dénonce des «assassinats», des «tortures», des «disparitions», des «détentions arbitraires» et des «actes de terrorisme», qui ont selon elle été commis par les milices séparatistes dans les camps de réfugiés à Tindouf dans les années 1970 et 1980. L'enquête menée, a-t-il dit, «peut révéler bien des surprises». Parmi elles, a-t-il détaillé – «les diverses complicités (relatives à l'entrée de Ghali en Espagne, où il est hospitalisé pour coronavirus) et l'ingérence de quatre généraux d'un pays du Maghreb», qu'il n'a pas nommés, confirmant les informations de Barlamane.com, alors que les jours précédents la diplomatie marocaine a souligné que Brahim Ghali «est entré en Espagne avec un passeport algérien et à partir d'Alger.» M. Yazourh a réaffirmé encore une fois que l'Espagne «doit expliquer à son opinion publique les détails de l'entrée de Ghali dans le pays, d'autant plus qu'ils savent qu'il est visé par des plaintes de citoyens espagnols devant les tribunaux espagnols et pour les crimes commis en partie en Espagne.» Pour le moment – a-t-il déclaré – l'Espagne «doit choisir entre rendre justice à des victimes de crimes odieux et ou couvrir le criminel responsable de la mort de dizaines d'Espagnols, ainsi que de viols, tortures et disparitions», en référence aux crimes dont Ghali est accusé. Enfin, M. Yazourh, a appelé samedi à «une enquête transparente pour jeter toute la lumière sur l'affaire du dénommé Brahim Ghali». «Une enquête que nous espérons transparente devrait être menée pour jeter toute la lumière sur cette affaire», a annoncé M. Yazourh avant d'insister que «les espagnols ont le droit de savoir, d'autant plus les autorités et la classe politique espagnoles savent qu'il est poursuivi par des citoyens espagnols, auprès de juridictions espagnoles et pour des crimes en partie commis en Espagne».